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Changement à la tête du FICA L’ombre de «la dernière reine»
Changement à la tête du FICA L’ombre de «la dernière reine»
Le ministère de la Culture et des Arts vient d’opérer un changement à la direction du Festival international du cinéma d’Alger dédié au film engagé dont la dernière édition tenue en décembre a connu des remous inédits.
Après onze éditions à la tête du Festival international du film engagé, Zehira Yahi a été remerciée par le ministère de la Culture et remplacée par le producteur Mehdi Benaïssa.
Ce changement intervient deux mois après la clôture de la 11e édition du Fica qui s’est déroulée du 2 au 10 décembre dernier dans des conditions pour le moins inhabituelles. Après deux ans d’absence, le Festival international du cinéma d’Alger était de retour avec une programmation dense et plusieurs avant-premières.L’une d’entre elles concernait le très attendu La dernière reine de Adila Bendimerad et Damien Ounouri ; une projection annulée à la dernière minute sur ordre du ministère de la Culture.
En effet, deux jours avant la présentation au public de ce film historique déjà célébré à l’étranger, le festival du film engagé expliquait dans un communiqué que le long-métrage n’allait pas être projeté puisqu’étant produit par le Centre algérien du développement du cinéma (CADC), ce dernier tenait à organiser sa propre avant-première.
Or, la plupart des participants au festival y voyaient une censure décidée par la tutelle, en raison de la nature même du film qui raconte la résistance de la reine Zaphira à l’invasion ottomane suite à l’assassinat de son époux Selim par le corsaire Arroudj Barberousse.
Le communiqué du festival qui précisait l’origine de cette annulation de dernière minute semble ainsi avoir déplu au ministère qui a décidé de mettre fin aux fonctions de sa directrice, mais également fondatrice, Zehira Yahi, et son remplacement par le producteur Mehdi Benaïssa.Ce changement peut légitimement susciter des craintes autour de l’avenir du Fica, notamment la probable suppression du caractère «engagé» et donc politique de sa programmation.
Le film La dernière reine, qui n’a toujours pas été projeté en Algérie six mois après sa présentation à la Mostra de Venise, continue par ailleurs à provoquer un certain malaise au niveau de la tutelle, pourtant coproductrice.On apprend en effet que le coproducteur algérien du film aurait reçu l’instruction de ne pas envoyer ce dernier au Festival du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) où il est sélectionné en compétition officielle !
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