• .Bergman, maître à filmer

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    Bergman, maître à filmer

    M le magazine du Monde | <time datetime="2014-03-07T08:13:58+01:00" itemprop="datePublished" style="box-sizing: border-box;">07.03.2014 à 08h13</time> |Par 

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    Sept longs-métrages du cinéaste suédois sortent en salles et en DVD. L'occasion de revenir sur la puissance et la modernité des oeuvres du maître, mort en 2007, avec l'un de ses disciples, le réalisateur Olivier Assayas.

     

    <figure class="illustration_haut" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; position: relative;">Avec "Persona" (1966), Ingmar Bergman réinvente son cinéma. Ici, les deux actrices phares du film, Bibi Andersson et Liv Ullmann.</figure>

     

     
     

    Comme de « A la Recherche du temps perdu », de la Tétralogie de Wagner ou des galeries mésopotamiennes du Louvre, on se dit qu'on trouvera un jour le temps de se plonger dans l'œuvre de Bergman. Et voici que sortent en salles, en DVD et Blu-ray, sept des films d'Ingmar Bergman (1918-2007). Si ce n'est déjà fait, c'est maintenant qu'il faut aller voir les chefs-d'œuvre du maître suédois.

    Sept longs-métrages donc, un échantillon hétérogène qui va de l'une des rares comédies de Bergman, Sourires d'une nuit d'été (1955), à sa seule collaboration avec son homonyme, Ingrid, Sonate d'automne (1978) – duo cruel et douloureux entre mère et fille, Ingrid Bergman donc, et Liv Ullmann, qui fut la muse du réalisateur.

    Entre les deux, trois films de la période dite "classique", celle qui a imposé à laplanète cinéma la statue du commandeur Bergman, inventeur d'images gravées depuis dans l'imaginaire collectif : le vieux professeur des Fraises sauvages qui contemple son enfance, le chevalier du Septième Sceau qui joue aux échecs avec la mort – deux films sortis en 1957.

     

    <figure class="illustration_haut" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; position: relative;">Ingmar Bergman (ici, en 1948) sait, selon Olivier Assayas, faire durer les gros plans et "capter les mouvements infimes du visage".</figure>

     

    Une période dont a aussi jailli La Source (1960), légende médiévale située au tournant du paganisme et du christianisme, film honni par la critique, quasiment renié par son réalisateur. Et enfin, deux des œuvres avec lesquelles Bergman a réinventé son cinéma : Persona (1966), dont la modernité est encore saisissante, et Scènes de la vie conjugale (1973), minisérie télévisée faite film, soap opera mué en chef-d'œuvre.

     

    UN HOMME DE THÉÂTRE ET DE CINÉMA

    Admirateur constant du maître, Olivier Assayas a longuement rencontré Ingmar Bergman en 1990. Jeune cinéaste (il avait alors deux films à son actif), ancien journaliste aux Cahiers du cinéma, il a tiré un livre de ces deux après-midi d'entretiens, Conversation avec Bergman (cosigné avec Stig Björkman). L'auteur de L'Heure d'été était allé voir, la veille de notre rencontre, la version théâtrale deScènes de la vie conjugale que proposait la troupe belge Tg Stan, et il présentera, le 25 mars, Monika à l'Institut Lumière de Lyon, à l'occasion d'une rétrospective du cinéaste. Il s'est fait notre guide vers les sommets bergmaniens.

    Le cinéaste, qui met la dernière main à son prochain film, Clouds of Sils Maria, avec Juliette Binoche, rappelle quelques principes de compréhension de l'art de Bergman. L'exploration des visages d'abord : « Faire durer les gros plans pendant des séquences entières, pour capter les mouvements infimes du visage, qui seraient imperceptibles au théâtre. » On y pense en voyant Sonate d'automne. Le visage d'Ingrid Bergman, filmé avec une attention cruelle, raconte chaque année passée et l'atteinte du temps, de la maladie, avec une précision de géomètre et une admiration de poète. Tout comme celui de Liv Ullmann, enlaidi, banalisé pour mieux révéler sa douleur.

     

    <figure class="illustration_haut" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; position: relative;">Dans "Sonate d'automne" (1978), Liv Ullmann et Ingrid Bergman incarnent un duo cruel mère-fille.</figure>

     

    Au sujet de Bergman, Olivier Assayas revient sans cesse sur cette double nature de l'artiste : homme de théâtre et de cinéma. On connaît la grandeur du metteur en scène, du directeur de théâtre. Et il suffit de voir ses films pour comprendreque ce scénariste-là fut aussi l'un des plus grands dramaturges de son temps. Une situation que résume ainsi Assayas : « Il aurait été Prix Nobel de littérature s'il n'avait pas fait de cinéma. » Chez lui « tout commence par la parole, comme chez Guitry ou Tarantino », poursuit-il en un rapprochement inattendu.

    L'INVENTEUR DE LA FORME MODERNE DU CINÉMA

    La complexité de ce prophète sombre, qui, se souvient Assayas, était un interlocuteur drôle et chaleureux, ne s'arrête pas à cette dualité entre la scène et l'écran. Cet homme nourri de la culture du XIXe siècle, qui revient sans cesse à un auteur comme Strindberg, est devenu, au milieu des années 1960, à partir dePersona, l'inventeur de la forme moderne du cinéma qui « efface la frontière entre la fiction et l'autobiographie ».

    A moins de maîtriser chaque inflexion de la chronologie d'une œuvre redéfinie à chaque étape, il vaut donc mieux voir les films d'Ingmar Bergman comme ceux d'un cinéaste inconnu, dont l'univers se dévoile pour la première fois. C'est une ruse pour éviter de ne voir dans Le Septième Sceau que les figures tant de fois parodiées, dans Les Fraises sauvages une de ces chroniques biographiques d'inspiration freudienne qui se sont multipliées en un demi-siècle.

    Ce dernier film « a donné naissance à un genre à part entière », regrette un peu Olivier Assayas. Pour rappeler aussitôt que ce monument est aussi un chant d'amour à un maître révéré, Victor Sjöstrom, à qui Bergman avait confié le rôle du vieux professeur. Victor Sjöstrom, le père fondateur du cinéaste suédois, l'homme qui a le plus fait pour rapprocher Bergman d'un art qui n'était pas le sien et dont il est devenu le maître.

     

     

    </article><aside class="fenetre" style="box-sizing: border-box; padding: 10px 16px; background-color: rgb(248, 249, 251); border: 1px solid rgb(238, 241, 245); color: rgb(22, 33, 44); margin: 0px 0px 25px; font-family: arial, freeSans, sans-serif; line-height: 18.200000762939453px;">A voir

     

    Sourires d'une nuit d'étéLe Septième SceauLes Fraises sauvagesLa Source,PersonaScènes de la vie conjugaleSonate d'automne, sortie le 5 mars, en DVD et Blu-Ray, Studio Canal éditeur.

    A la Filmothèque du quartier latin, à Paris : six films de Bergman en projection numérique, jusqu'au 18 mars. www.lafilmotheque.fr

    Rétrospective Bergman à l'Institut Lumière de Lyon, jusqu'au 8 avril. www.institut-lumiere.org

     

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