• SOIRÉES MILLE ET UNE NEWS

    Du cinéma et de la musique en ouverture

    Par : Sara Kharfi

    Après la projection du superbe court-métrage "Iminig" de Menad Embarek, suivi d’un débat avec le réalisateur, la soirée inaugurale des Mille et Une News s’est poursuivie avec un spectacle musical de qualité signé de la formation Noujoum Diwane de Sidi Bel-Abbès.

    Les soirées Mille et Une News, organisées à l’espace Plasti du quotidien “Algérie News”, ont démarré vendredi soir, et se prolongeront jusqu’au 3 août prochain. Outre l’espace Plasti où la grande part de la programmation des soirées Mille et Une News y sera proposée, certaines activités auront lieu à la salle Algeria, et ce, dans le cadre d’un partenariat avec l’APC d’Alger-centre. 
    Les soirées s’annoncent, comme chaque année, riches, avec de la musique, du cinéma, du théâtre, de la littérature, et des conférences-débats. Lors de la soirée inaugurale, les organisateurs ont, une nouvelle fois, rappelé la vocation de Plasti, qui est d’offrir aux créateurs de tous bords un espace d’expression, et d’impulser une dynamique de débat.

    Un spectateur de sa propre existence
    En ouverture des soirées, le court-métrage de fiction “Iminig” (exils) de Menad Embarek a été projeté. Produit par l’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et Laith Media, le film s’intéresse au jeune Moussa, qui semble comme piégé par la vie, entre une mère tétraplégique, un travail qui ne lui apporte aucune satisfaction, et un quotidien meublé par le vide et l’inertie. Heureusement qu’il y a la mer… mais la mer ne peut panser les blessures de son âme. Moussa est le spectateur de sa propre existence. 
    Il vit un sentiment de dislocation (dans le sens de non-appartenance), et n’entreprend aucune action pour changer sa réalité. Justement, Menad Embarek dira, lors du débat organisé à l’issue de la projection, que le plus grand des exils est celui “de ne pas habiter son être”. Même si Moussa continue à être curieux comme tous les jeunes de son âge, quelque chose le bloque dans son élan. On croirait presque qu’il se punit ! 
    Ne pouvant se projeter dans son présent, Moussa est séduit par l’idée de partir de l’autre côté de la mer. Si on devait considérer ce film comme étant un énième sur le phénomène de l’émigration clandestine, il faudrait surtout souligner qu’il est original dans sa manière de poser la problématique des harraga, puisque c’est la dimension psychologique et existentielle qui prime dans le petit bijou de Menad Embarek, porté également par une belle esthétique visuelle. Mais ce serait vraiment dommage de réduire la vision moderne du réalisateur sur le drame de l’individu qui n’a presque plus aucune valeur dans notre monde, à un film sur l’émigration clandestine. 

    A la découverte du riche répertoire du  diwane
    La deuxième partie de la soirée a été émaillée par un concert du groupe Noujoum Diwane de Sidi Bel-Abbès, qui s’illustre dans ce style musical depuis 24 ans. 
    La formation, mené par Maâlem Youssef qui manie le goumbri avec dextérité, a présenté un programme plutôt intimiste et ancré dans la pure tradition, reprenant ainsi des morceaux célèbres et d’autres qui le sont moins du riche répertoire du diwane, notamment “Bouderbala”, “Jamangaro”, “Gourma”, “Boubakeur”, et même un bordj Haoussa (ce qui est très rare). “J’ai fait un petit cocktail. J’ai vu qu’il y avait des ‘wlad diwane’, donc par respect pour eux, j’ai joué quelques bradjs du répertoire sacré. En plus, c’est un cadre traditionnel, donc je ne voulais pas faire le même programme que lorsque je suis sur scène, d’autant que le diwane à l’Ouest ne se pratique pas de la même manière qu’à Alger”, nous a expliqué Maâlem Youssef à l’issue de sa prestation. Revenant sur le débat très passionnant que suscite la fusion auprès des mâalmines et des diwanes, Maâlem Youssef, qui joue au goumbri depuis 40 ans et qui a commencé en tant que Koyo Bongo (chanteur), nous a expliqué que son rapport était décomplexé par rapport à ce procédé. “Je pratique aussi bien le traditionnel que la fusion. Les Marocains ont beaucoup avancé dans ce domaine, et ils ont mondialisé le genre diwane, alors pourquoi pas nous. On possède la tradition, certes, mais on peut faire avancer le diwane en le fusionnant justement, pour le faire connaître dans le monde entier, et faire du diwane une musique universelle”, a soutenu notre interlocuteur, qui s’est rendu aux Etats-Unis, en 1996, pour diffuser la culture diwane, et qui a même enseigné son art là-bas. 
    Maalem Youssef, qui nous a déclaré avoir en sa possession près de 350 bordjs écrits, relèvera, en outre, les erreurs répandues et transmises dans le répertoire diwane, tout en déplorant le manque de visibilité de sa formation, et sa difficulté à faire des scènes aujourd’hui.

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  • Cinéma sous les étoiles à Annaba

    Soirée films tunisiens

    Par : Hana Menasria

    La soirée de mardi dernier, de la cinquième édition du Cinéma sous les étoiles qui se déroule à Annaba, depuis le 27 juin, s’annonçait intéressante. Un monde fou a investi la cour de l’ex-lycée Pierre et Marie-Curie pour assister au concert du groupe algérois Freeklane. Mais vite, le public a changé d’avis suite à la projection du documentaire tunisien “Boxe avec elle” (B’net el boxe). Ce long-métrage réalisé en 2011, par Latifa Robbana Doghri et Salem Trabelsi, a reçu de nombreux prix, notamment, le Faucon d’or au 12e Festival du film arabe de Rotterdam. Ce film documentaire revient sur le parcours d’un groupe de boxeuses de l’équipe nationale de Tunisie.
    Ces jeunes femmes dont la plupart sont championnes nationales ou d’Afrique, reviennent sur ce sport “masculin” et sur le regard de la société sur elles. Ces femmes se dévoilent et se mettent à nu. Dans leur discours ce qui revient le plus est “ma vie c’est la boxe” où alors “je n’attends pas qu’on vienne m’épouser. Je préfère continuer à faire ma passion”. 
    En effet, Houda et toutes les autres souffrent d’une certaine marginalisation. 
    Elles évoquent avec frustration leurs difficultés dans une société arabo-musulmane qui n’adhère pas à leur philosophie. Ces filles parlent avec naturel et spontanéité de leur féminité et de leur rapport avec les hommes. Le sujet de ce documentaire est orignal, les réalisateurs ont porté leur caméra sur une catégorie de femmes négligées et stigmatisées (parmi les clichés, citons : elles ressemblent à des hommes, aucune féminité, issues de quartiers défavorisés, etc...). Loin des clichés, ces boxeuses apparaissent sous un autre jour. Par contre, ce qui a suscité l’ennui du public et l’a “obligé” à quitter la projection est la lourdeur du film, trop long (plus d’une heure), l’incohérence dans le montage, et il n’y avait aucun fil conducteur. Malgré leurs propos, aucune sensibilité ne s’affichait à l’écran. La soirée s’est poursuivie avec les deux courts métrages “Pourquoi moi ?” de Amine Chihoub et “Tiraillements” de Najwa Slama. La clôture aura lieu, ce soir, avec le dernier James Bond “Skyfall” de Sam Mendes et la soirée sera animée par les “enfants” de l’Institut français d’Annaba, Sacha et One Day.

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  • “HARRAGA BLUES” DE MOUSSA HADDAD

    Une fiction pas très convaincante

    Par : Farah Yasmine Nia

    Quelques jours après l’avant-première du long-métrage, très attendu, “Harraga Blues” de Moussa Haddad, les projections se poursuivent à la salle El-Mouggar de l’Office national de la culture et de l’information (Onci), jusqu’au 7 juillet prochain, et ce, à raison de 4 séances par jour : 14h, 16h, 18h et 20h. 
    Contrairement à la soirée de l’avant-première où beaucoup de personnes avaient fait le déplacement, les séances de projections n’attirent pas beaucoup de monde. Coécrit par le réalisateur et Amine Bedjaoui-Haddad, “Harraga Blues” traite d’un sujet épineux, et toujours d’actualité : l’émigration clandestine ou le phénomène des Harraga, qui touche principalement les jeunes. Le film, justement, place les jeunes au centre de l’intrigue, afin de mettre l’accent sur leurs réalités. 
    Ils quittent leur famille, leur travail et tout ce qu’ils ont réussi à construire (mais dans la plupart des cas, c’est plutôt le contraire), à la conquête de l’eldorado, d’un rêve appelé Europe. “Harraga Blues” est un drame social qui traite de l’émigration clandestine, à travers l’histoire de 2 Algérois : Zine (incarné par Karim Hamzaoui) et Rayan (interprété par Zakaria Ramdane) rêvent de partir en Espagne, et ce, malgré la situation sociale et familiale, plutôt confortable, dans laquelle ils évoluent. Zine, Pizzaiolo, part en premier dans une barque de fortune avec l’espoir de rejoindre son frère, installé en Espagne. Son rêve est de revenir avec beaucoup d’argent afin d’épouser sa fiancée Zola. Rayan est, quant à lui, musicien et ne pense qu’à une seule chose : fuir son environnement familial, qui le pèse, notamment, après le décès de sa mère et le remariage de son père. Quatorze ans après son dernier film “Made in”, Moussa Haddad revient avec une fiction de 110’ minutes qui traite d’un sujet sensible. Il retrace, dans son film, les démarches coûteuses et parfois très dangereuses qu’entreprennent les jeunes afin d’atteindre l’autre rive. Tout au long de cette fiction, on suivra les aventures des 2 jeunes hommes dans leur quête du bonheur et de lendemains meilleurs : les efforts fournis pour amasser l’argent afin de payer les passeurs, la déception de Zine, le choix de Rayan, etc. Techniquement bien fait, et rehaussé par une belle musique signée Lotfi Attar, “Harraga Blues” souffre tout de même de quelques moments difficiles, notamment, en raison du scénario un peu faiblard, sans aucun effet de surprises ou de suspense. 
    De plus, les dialogues ne sont pas du tout représentatif du parler jeune algérien. “Je m’attendais à mieux ! L’histoire n’est pas fameuse ; c’est du déjà-vu”, nous déclare un père de famille à l’issue de la projection.

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  • CultureSamedi, 29 Juin 2013 09:50Facebook Imprimer Envoyer Réagir

    Semaine cinématographique à Annaba

    Des étoiles plein les yeux

    Par : Hana Menasria

    La cinquième édition de “Cinéma sous les étoiles” a débuté jeudi dernier et se poursuivra jusqu’au 4 juillet. Les Annabis auront rendez-vous avec des projections, des rencontres-débats et des soirées musicales. Jeudi, les spectateurs (500 personnes) ont apprécié la jolie prestation musicale de Sacha et One Day, avant de découvrir le long métrage “Ce que le jour doit à la nuit” d’Alexandre Arcady.

    Il est 19h, les jeunes commencent à investir la cour de l’ex-lycée Pierre-et-Marie-Curie. Les ados se retrouvaient, d’autres renouaient des liens après une longue séparation, et la plupart avait une seule chose à la bouche : “Cinéma sous les étoiles”. Ce rendez-vous incontournable des Annabis depuis cinq ans maintenant représente “l’événement” de l’année, nous confie un jeune pour qui “cette manifestation nous permet de nous réconcilier avec le cinéma”. “Outre ces projections, nous assistons à des concerts. Et la ville de Annaba manque cruellement de ce genre d’activités”, poursuit-il. Cet événement a été organisé par l’Institut français de Annaba, en partenariat avec l’Ecole préparatoire des sciences économiques. Le coup d’envoi a été donné jeudi dernier, à 19h30, où pas moins de cinq cents personnes étaient présentes pour assister à cette première soirée, qui a vu la projection du film “Ce que le jour doit à la nuit” d’Alexandre Arcady. Avant le long métrage, comme le veut la coutume, une prestation musicale d’une heure et demie a eu lieu. Et c’est la nouvelle coqueluche de la scène musicale annabie, Sacha, qui s’est produite avec son groupe One Day, composé de cinq musiciens [Idriss Hasnaoui (guitariste), Anis Djellali (pianiste), Malik Yayech (bassiste), Salah Reguig (batteur), Sofiane Hamouche (percussion) et Sacha (chant)]. Ces artistes ont interprété de nombreux morceaux mêlant musique orientale, musique classique et rock. Parmi les titres choisis (écrits par Sacha), citons In Love, Ocien, Houra et Suicide parfait. Malgré un problème de sono, les musiciens et la voix de la chanteuse ont envoûté le public. 

    3, 2, 1… action !
    Après la musique, place au cinéma. Il est 21h, l’écran géant gonflable est mis en place au bonheur des amoureux du 7e art. La première fiction proposée est une adaptation du roman “Ce que le jour doit à la nuit” de Yasmina Khadra. Réalisé par Alexandre Arcady, le film, d’une durée de 2 heures 39 minutes, est sorti l’an dernier. L’action s’étale des années trente aux années soixante en Algérie (pendant la présence coloniale). C’est l’histoire de Younès, rebaptisé Jonas, qui s’installe chez son oncle. 
    Le jeune homme tombe amoureux d’Emilie. Mais la situation tourne vite au drame. Ce long métrage est une jolie carte postale (beaux paysages, décors, ambiance), mais vite les incohérences apparaissent dans le film : un montage décousu, un très mauvais casting (des acteurs loin d’être crédibles dans leur personnage ; ils semblaient réciter leur texte), etc. Par ailleurs, “Cinéma sous les étoiles”, qui dure jusqu’au 4 juillet, proposera toute la semaine des films d’action, d’animation, des comédies et plusieurs concerts de la nouvelle scène algérienne. Cette manifestation, qui a germé à Annaba, sera délocalisée dans d’autres villes du pays. “Il prend une dimension de plus en plus importante. Maintenant, il y aura des tournées au niveau des instituts des autres villes (Constantine, Oran et Tlemcen)”, nous a indiqué Patrick Garaud, directeur de l’IF Annaba. Concernant la programmation, il précise : “Pour la première fois, nous allons projeter des blockbusters américains comme Skyfall et Argo.” Et d’ajouter : “Nous souhaitons permettre la plus large diffusion et de trouver ce que recherche le public.” Il y aura également des films pour les enfants, notamment “Winter le dauphin”.

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  • Cine-Club « Chrysalide »

    « Fidaï », à la rencontre des cinéphiles (Vidéo)

    Par : Rédaction WEB/ LIBERTÉ

    Ce vendredi, à 20H au cinéma Zinet, Ryad d El Feth (Alger) un film documentaire, « FIDAÏ » , de Damien Ounouri, sera projeté en présence du réalisateur. Il retrace le parcours du grand-oncle de Damien Ounouri, qui était un ancien combattant du Front de Libération National (FLN) en France. « FIDAÏ » (sorti en 2011) , d’une durée de 83 minutes , sera suivi d’un débat avec le réalisateur.

     

    La projection rentre dans le cadre des activités du du Cinéclub Chrysalide.

    La semaine passée, dans la même salle, un autre film avait été projeté. Il s’agissait du premier long métrage de Lamine Ammar-Khodja « Demande à ton ombre ». Un long débat avec le réalisateur avait eu lieu. Liberté était sur place et dans cette vidéo on peut y voir un résumé de la discussion qui a suivi la projection.

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