La quatrième édition du festival national de la photographie d’art (FesPA), regroupant une soixantaine de clichés de quatorze photographes, sous le thème «Fragments d’enfance», a été inaugurée, samedi soir, au musée public national d’art moderne et contemporain (MAMA), par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et se poursuivra jusqu’au 08 mars de l’année en cours.
Ces artistes photographes venus de partout et de toutes les générations, formés aux écoles des Beaux-Arts, photographes de presse ou simples passionnés de cet art visuel, explorent l’univers particulier de l’âge tendre en s’attachant à la beauté des expressions émotives et des attitudes de leurs sujets face à l’objectif, tout en mettant en valeur les traditions et le patrimoine riche des quatre coins de l’Algérie, ou encore en saisissant des moments marquants de la vie quotidienne d’un âge durant lequel l’être possède ce qui a de plus chaste au monde ; l’innocence.
Lyes Hebbache, photographe à El Watan, parlant de ses œuvres, indique : «C’est une série de photos que j’avais prises en 2009 lors d’un grand reportage sur les enfants nomades au Sud-Ouest de l’Algérie. Ça s’est passé à la wilaya de Naâma, elles représentent des enfants qui ont beaucoup d’espoir, eux qui font sept kilomètres par jour pour aller à l’école. ces photos m’ont touché, on y voit le sourire innocent en dépit des conditions difficiles dans lesquelles ils vivent», a-t-il estimé.
Le plus jeune exposant est Mustapha Sellali, âgé de 23 ans seulement. cet étudiant de commerce excelle en photo urbaine, la photo de rue dans laquelle il parvient à transmettre les émotions. «J’aime prendre des photos dans les rues. parmi les photos que j’ai
exposées, celle prise à Laghouat que j’ai intitulée «le club des 5», en référence au célèbre dessin animé, représente cinq enfants avec des expressions émotives différentes, j’essaye à travers mes photos présentes dans ce festival de se remémorer les rêveries d’enfance et d’explorer l’âme innocente des enfants», a-t-il fait savoir
Parmi les plus chevronnés des photographes rencontrés, Djamel Farès, un septuagénaire qui a photographié l’Algérie indépendante depuis son premier jour. il participe avec des photos dont une qui tape à l’œil ; une mère sahraouie avec son enfant. «C’est une photo que j’ai prise dans un camp de réfugiés
sahraouis à Tindouf en 1977 en noir et blanc, c’est l’illustration de la relation mère et enfant, d’où une partie du thème de cette édition», a-t-il indiqué. Le festival propose également des portraits d’époque réalisés à «Studio Vedette", un studio photo d’Alger centre qui existe depuis 1947.
Les organisateurs de l’événement, à leur tête le commissaire du festival Mohammed Djehiche, ont décidé de rendre hommage à des photographes disparus à l’exemple de Mohamed Abdelaziz dit Fayçal, qui avait magnifié l’enfance de son vivant plusieurs clichés en couleurs pris à Tamanrasset, à l’extrême sud du pays.
De son côté, le co-commissaire du festival Lyes Méziani a affirmé que ce festival se veut comme un espace ouvert et une tribune aux photographes de tous âges afin de se faire connaître. «nous œuvrons à travers la tenue de ce festival à encourager les jeunes créateurs à travailler davantage.
Aux précédentes expositions, on n’avait jamais abordé le sujet de l’enfance, on a voulu rendre hommage aux enfants, à notre enfance, nous les adultes.
A travers ces images là, on se voit, on peut s’identifier quelque part, on retrouve notre innocence, c’est durant l’enfance que l’être se cherche lui-même, d’autant plus que le photographe trouve sa facilité avec l’enfant», a-t-il souligné.
Kader Bentounes