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Biyouna, pas facile d'être une femme libérée!
«Pute, bouffonne, hmara (bourrique), kahba (pute), vieille connasse, la honte de l’Algérie, racaille, fille de harki…» sont les qualificatifs qui ont été utilisés sur les réseaux sociaux pour parler de Biyouna, après son passage dans l'émission On n'est pas couché le 14 janvier chaîne de télévision France 2.
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«Les Bienheureux» de l'Algérienne Sofia Djama est l'un des films en compétition pour la 39e édition du festival Cinemed (Festival international Cinéma méditerranéen Montpellier), qui démarre le 20 octobre 2017. La cinéaste et l'actrice Nadia Kaci, qui incarne son héroïne, évoquent à la fois l'Algérie d'après guerre civile et celle d'aujourd'hui. Géopolis les a rencontrées début octobre à Namur.
Alger, 2008. Le couple formé par Amal (Nadia Kaci) et Samir (Sami Bouajila) a décidé de célébrer son 20e anniversaire de mariage dans un restaurant. A travers ce couple, leur fils Fahim et ses amis Feriel et Reda, ce sont les traumas d’une Algérie dix ans après la guerre civile que la cinéaste Sofia Djama revisite dans son premier long métrage. Bayard de la première œuvre de fiction du 32e Festival international du film francophone de Namur, «Les Bienheureux», en compétition au Cinemed, a également été primé dans la section Orizzonti (Horizons) de la 74e Mostra de Venise.
«Les Bienheureux» pose une lancinante question: rester en Algérie ou partir. Et le film semble avoir une réponse assez définitive via le personnage d’Amal. Quelle est votre réponse à cette interrogation?
Nadia Kaci: On fait en fonction de son énergie, de ses capacités et de ses possibilités. Le monde est vaste pour ceux qui veulent partir. Ceux qui ont envie de rester et de reconstruire, c’est magnifique. Il faut faire en fonction de ce qu’on peut et c’est déjà pas mal.
Sofia Djama: Au-delà du film, je suis de celles et ceux qui pensent aussi que le monde est vaste, que l’humanité a commencé par un mouvement. Le départ est important parce que c’est aller à la rencontre de quelque chose de différent, pour peut-être revenir ensuite, plus enrichi, vers son point de départ. Moi, j’ai trouvé mon équilibre en décidant de vivre entre deux pays: la France et l’Algérie, Paris et Alger.
Le personnage d’Amal décide plutôt de rompre avec sa situation. Néanmoins, elle a un regard très tendre sur cette ville qu'est Alger, qui est un personnage à part entière du film. En définitive, ce n'est pas avec le pays qu'Amal rompt. Car il fait partie d’elle: il l'a construite, l’a rendue forte, mise en colère et lui a appris la résistance.Photo du film «Les Bienheureux», Amal (Nadia Kaci) et Samir (Sami Bouajila) © Bac Films
Tous les cinéastes algériens, ou presque, ont évoqué cette décennie noire dans leurs œuvres. Ce n’est pas un sujet facile parce que particulièrement sensible. N’avez-vous pas eu peur de vous y attaquer pour votre premier long métrage?
SD: Ça fait partie de nous, ça a eu un impact sur nos vies. Est-ce que j’ai eu peur? Je ne comprends même pas la question. Je n’y ai même pas pensé. C’est un réflexe. Je crois énormément aux obsessions. C’est peut-être l’obsession de tous les cinéastes algériens. Néanmoins, mon obsession, c’est d'abord Alger. J’adore cette ville et je la filmerai encore.
NK: Dans une première œuvre, on parle de quelque chose de très intime et on ne se pose pas la question de savoir si c’est difficile ou pas à raconter. On a juste envie de livrer quelque chose qui nous est très personnel. On parle de nos traumas, de ce qui nous a le plus marqué… Les premières œuvres sont celles de l’intime.
Extrait «Les Bienheureux» de Sofia Djama
Votre film renvoie, encore une fois, à l’idée que l’Algérie aurait besoin d’une thérapie de groupe pour tenter de faire le difficile deuil de cette période de son histoire. Mais cette démarche semble impossible parce que personne ne veut en parler. Que faudrait-il faire pour mettre l’Algérie sur la voie de la guérison?
SD: Justement, en parler! Regarder les choses bien en face, reconnaître que cela fait partie de notre histoire contemporaine, fabriquer des images, de la littérature… Pendant la guerre civile, il y e eu une grosse production littéraire. En revanche, il y a eu un peu moins d’images. Aujourd’hui, c’est comme si on se réveillait, et la démocratisation des moyens techniques est un atout dans ce sens, c’est comme si on avait atteint la maturité, pris assez de recul pour pouvoir produire des images de façon plus sereine. J’ai éprouvé de la sérénité en écrivant, en filmant et en racontant cette histoire parce qu’il me semble que j’avais assez de recul.
Il est vrai que je n’ai pas souffert dans ma chair comme de nombreux Algériens. A l’instar d’Anissa Zouani qui apparaît dans une scène au cimetière où les survivants rendent hommage aux victimes de leur famille. Dans la vraie vie, elle rend hommage à sa sœur, une fois par an. Ces personnes-là le ressentent autrement parce qu’elles se battent pour qu’il y ait une reconnaissance formelle de la guerre civile et de ses victimes comme martyrs de la Nation. Car ces femmes et ces hommes qui ont résisté le sont. On a égorgé des jeunes filles pour l’exemple parce qu’elles avaient eu le courage de continuer à aller au lycée. Fait extraordinaire, pendant la guerre civile, les institutions ont continué à fonctionner. Il fallait trouver la ressource et le courage pour continuer.
Plus concrètement, il faut que cette période soit enseignée dans les manuels d’Histoire en Algérie. C’est très important. Il y a aujourd’hui un débat sur ces images diffusées à la télévision algérienne montrant des corps mutilés, massacrés pendant la guerre. La démarche est totalement inutile car ces images choquent et posent le problème du respect dû aux familles des victimes qui voient leurs proches ainsi exposés...
NK: Alors même que des mots n’ont pas été mis sur ces traumas. On n’a pas parlé aux gens. On ne leur a pas permis non plus de parler.
Il faudrait une sorte de commission vérité-réconciliation?
SD: Il s’agit surtout de donner la parole aux gens dans un cadre extrêmement respectueux des conséquences du traumatisme subi, les accompagner psychologiquement. Beaucoup de victimes de la guerre civile sont en situation de stress post-traumatique, ont des problèmes de santé, n’arrivent plus à travailler, ont des problèmes d'intégration sociale... Ce sont des personnes abîmées. On ne peut pas continuer à ne pas leur donner la parole.
NK: En lieu et place de cette possibilité de s’exprimer, il y a du déni. Et il n’y a rien de plus rageant. Le déni est malsain, il rend malade. C’est d’une grande perversité.
SD: Le déni permet aussi la récupération politique. On n’a pas réglé le problème de l’intégrisme en Algérie. Aujourd’hui, la question religieuse est vidée de son aspect spirituel. La société algérienne est devenue dogmatique alors qu’elle avait un rapport traditionnel à la religion, serein, empreint de spiritualité… Nous avons même perdu des rites traditionnels qui ont été interdits par des mouvements salafistes ou wahhabites. Le chercheur algérien Mohammed Arkoun parlait de la sacralisation de l'ignorance, de son institutionnalisation. C'est ce qui se passe aujourd'hui en Algérie.
On a vidé le corpus religieux de sa dimension philosophique et spirituelle. Le personnage de Reda a un rapport très sain avec la religion et il souligne bien que ce n'est pas antinomique avec la vie. C'est cela qu'il faut réhabiliter en Algérie. Il y a des tentatives de la part, entre autres, du ministère des Affaires religieuses. Mais il est confronté à la bigoterie et aux courants wahhabites et salafistes qui sont très fortement actifs dans le pays. La réalité, c'est que l'Etat essaie aujourd'hui de réparer quelque chose qu'il a permis.
Comment?
SD: Pendant des années, il y a eu des prêches violents. Pourtant, les imams sont des fonctionnaires de l'Etat et les mosquées régies par des lois. Il y avait donc moyen de contrôler ces discours.
NK: Et à chaque fois qu'il y a une catastrophe, des tremblements de terre, la situation est utilisée pour attiser les haines. Les imams dans les mosquées tiennent des discours complètement haineux. Ils terrorisent la société. Et évidemment, les femmes sont montrées du doigt en premier.
Photo du film «Les Bienheureux» © Bac Films
Les femmes sont abîmés et les jeunes aussi. Ces derniers sont aujourd'hui les premières victimes des mouvements wahhabites. En 2008, la période pendant laquelle se situe votre film, il n’y avait pas d’embellie pour les jeunes. Aujourd’hui, l'horizon ne semble guère s'être éclairci pour eux...
NK: Les femmes sont abîmées, les hommes le sont, tout comme les enfants. C'est toute la société qui est concernée.
SD: Il y a un problème de perspective. Mais en même temps, les jeunes essaient de trouver leur territoire. Feriel, l’un des personnages du film, est dans la résistance. Elle gère sa vie comme elle peut. Son père la laisse vivre sa vie de jeune femme même s’il a peur. Un parent, ça a peur. L'Algérie est un terrain où les gens ont peur et les peurs génèrent des frustrations. Et les frustrations de la violence.
Pourquoi «Les Bienheureux»?
SD: Il y a bien évidemment de l’ironie, mais aussi une promesse dans ce titre. Et comme je crois au mouvement, je pense que l’Algérie est condamnée à s’ouvrir au monde et à elle-même. J’ai envie de prêcher l’optimisme pour ce pays.
Comment avez-vous abordé le personnage d’Amal, une femme à la fois désabusée et très déterminée?
NK: J’ai lu la première mouture du scénario et de la nouvelle écrite par Sofia, Un verre de trop, dont le film est une adaptation. Nous avons beaucoup parlé du personnage d’Amal avec Sofia, souvent de façon très informelle, autour du thé. On parlait de la vie en général et pas que du film ou du personnage. J’ai quitté l’Algérie en 1993, pas parce que j’étais menacée mais parce que je ne supportais plus les pressions que l’on peut subir en tant que femme. Cela devient étouffant. Je n'avais plus envie de vivre dans cette hypocrisie que l’on peut développer quand on n'est plus en osmose avec la société dans laquelle on vit.
Cependant, je connais l’Algérie des années 80 et 90. Je me suis également nourrie de discussions, notamment avec un responsable des patriotes algériens – des civils qui ont pris les armes pour défendre leur région contre les islamistes pendant la guerre civile – qui m’a raconté comment leur vie était organisée.
SD: Amal est un personnage qui s'inspire aussi de ce que Nadia a vécu. On a souvent condamné les personnes qui sont parties dans les années 90 vers la France, au Canada ou ailleurs. On leur enlevé la légitimité de leur «algérianité». Ils n’étaient plus Algériens. On a considéré qu’ils avaient choisi de partir alors qu’ils n’avaient justement pas le choix: il fallait partir. Mais ni ceux qui sont restés ni ceux qui sont partis n'ont tort. Chacun a essayé de se protéger comme il le pouvait.
Fallait-il rester ou partir durant la guerre? C’est aussi effectivement le grand débat au sein du couple Amal-Samir…
NK: Il y a eu une mise à distance qui a protégé ceux qui sont partis et qui leur a permis de se délivrer des vieux traumas.
SD: Les personnes qui ont quitté le pays, puis y sont revenues, se sont davantage réconciliées avec l'Algérie. Deux décennies après, elles la regardent avec plus de recul et de sérénité, parfois avec plus de clairvoyance et d’optimisme. Peut-être parce qu’elles sont plus attentives aux petits mouvements et évolutions qui traversent la société et que l’on ne perçoit pas forcément quand on y est resté. Elles ont un regard moins cynique. Et le cynisme est une source d’immobilisme. Il n’y a rien de pire pour une société que d’être dans un cynisme constant.
Les Bienheureux de Sofia Djama, avec Sami Bouajila et Nadia Kaci
Sortie française: 13 décembre 2017
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L’anniversaire de mariage d’un couple d’Algérois, vingt ans tout juste après la « révolution civique » est l’occasion pour la réalisatrice Sofia Djama de mettre en scène les états d’âme d’une génération perdue
ZOOMLes Bienheureux, un film de Sofia Djama. / Bac films
Les Bienheureux **
de Sofia Djama
Film Franco-algérien, 1 h 42
Il est émouvant ce couple d’Algérois qui s’apprête à fêter ce jour-là leurs 20 ans de mariage. Ils s’aiment toujours, c’est évident, mais quelque chose les a irrémédiablement éloignés l’un de l’autre. Et cette longue journée d’anniversaire qui doit se conclure par un dîner dans un restaurant où ils ont leurs habitudes va, au fil de leurs pérégrinations, rouvrir les plaies mal cicatrisées de leurs illusions perdues. Celles d’un couple qui a fini par ne plus se comprendre, mais plus largement celles d’un pays à l’avenir encore incertain.
Nous sommes le 5 octobre 2008, vingt exactement après la « révolution civique » qui a mis fin au régime de parti unique instauré par le FLN, et quelques années après la fin de la sanglante guerre civile. Amal est professeure à l’université, Samir un médecin généraliste qui pratique des avortements clandestins par conviction mais rêve désormais d’avoir sa propre clinique. Ce couple de la moyenne bourgeoisie algérienne vit mal la disparition de leurs espoirs de jeunesse.
Un récit fragmenté
Mais alors que Samir veut croire encore en son pays, Amal a de son côté depuis longtemps renoncé. Le sujet de leur dispute : l’avenir de leur fils, Fahim (Amine Lansari), étudiant dilettante qui traîne son ennui avec ses amis Feriel (Lyna Khoudri, prix de la meilleure actrice à la Mostra de Venise) et Reda (Adam Bessa) dans les rues d’Alger, pris entre les tentations contraires de la drogue et de la religion. Doit-il rester en Algérie ou partir étudier à Paris comme le souhaite sa mère ?
Dans un récit fragmenté, qui nous fait déambuler, au travers ces deux générations, dans différents quartiers, des hauteurs protégés d’Alger aux bas-fonds de la ville où la jeunesse espère échapper aux rigueurs de la police comme de l’islam, la réalisatrice Sofia Djama tente de restituer l’état de la société algérienne dans toute sa complexité. C’était déjà l’ambition d’En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui sorti il y a quelques semaines, preuve de la vitalité du jeune cinéma algérien. Mais là où ce dernier auscultait les tourments intimes de ses personnages et s’interrogeait sur l’avenir de l’Algérie, « Les Bienheureux » situé vingt ans avant, dresse le constat désabusé de l’échec de la révolution démocratique et filme les états d’âme d’une génération perdue.
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Partir ou rester ?
Partir ou rester ? C’est la seule question qui taraude désormais ces cinquantenaires et est capable de transformer une réunion entre amis d’enfance en mémorable dispute. « On n’a pas été heureux, finit par lancer Amal à Samir à la fin de la journée. On a eu peur et on a survécu. L’Algérie est trop abîmée, je ne veux pas lui sacrifier mon fils. »
Nadia Kaci et Sami Bouajila interprètent avec beaucoup de sensibilité ce couple d’intellectuels qui parlent français et rejettent la « bigoterie distillée par l’État », préférant dîner dans un hôtel international impersonnel plutôt que d’être privé d’alcool parce qu’ils dînent en terrasse. Mais le film prend tout son sens lorsqu’il s’intéresse à la jeune génération. Malgré le doute de leurs parents ou les fantômes du passé, qui ont meurtri Feriel dans sa chair, ces jeunes sont bien décidés à s’émanciper et à se construire un avenir à eux dans ce pays. Ils représentent la seule lueur d’espoir dans un tableau bien sombre
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Cinéma. Depardieu n’est pas le bienvenu à Alger
Publié le 06/09/2018 - 13:26Gérard Depardieu est actuellement en tournage pour un film historique en Algérie. Le choix de la star française pour un rôle principal provoque une vive polémique largement relayée sur les réseaux sociaux.
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Go !“Cela va dans tous les sens. L’interprétation par Gérard Depardieu du rôle de Hussein Dey [dernier souverain, à la fin du XIXe siècle, de la régence d’Alger intégrée à l’Empire ottoman] dans le film que réalise l’Iranien Jamal Shoorjeh est fortement critiquée”, relèveTSA-Algérie. L’arrivée de la star du cinéma français à Alger pour le tournage du film a été annoncée le 31 août par la productrice Samira Hadj Djilani sur sa page Facebook.
“Réalisé par l’iranien Jamal Shoorjeh, connu par ses films historiques, Ahmed Bey, qui retrace la vie et le parcours du dernier bey de Constantine [dignitaire qui dirigea la ville sous la régence d’Alger] d’après un scénario de Rabah Drif, est déjà en tournage”, précise le site algérien. Au début d’août, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a donné le coup d’envoi au Centre algérien du développement du cinéma (CADC), qui produit le film. Mais le casting n’est pas du goût des Algériens.
Un acteur français visé par une plainte pour viol
“‘Depardieu à Alger. Il n’y a pas un Algérien pour jouer Dey Hussein ? Scandale artistique’, écrit Tawfiq Belfadel, jeune écrivain et chroniqueur algérien, sur son compte Facebook.‘N’avez-vous pas dit qu’il fallait encourager la production locale, le comédien local ?’ s’interroge Hocine Cherroud. Le comédien Rachid Bengoudifa se plaint d’avoir été supprimé du casting après avoir été contacté par les producteurs du film Ahmed Bey. ‘Je n’ai pas compris qui a choisi les acteurs’, s’étonne-t-il, disant n’être pas contre l’engagement d’un comédien étranger. ‘Vous avez tourné le dos aux acteurs algériens. Beaucoup d’entre eux ont fait leur preuve dans des films en Europe. Quelles sont vos motivations pour un tel choix ?’ s’interroge, de son côté, Waheb Benarab”, relate TSA-Algérie.
Ainsi, le fait d’avoir recours à un acteur français n’est pas pour plaire. Qui plus est un acteur français récemment visé par une plainte pour viol, comme le pointe la page Facebook Algérie aujourd’hui suivie par quelque 700 000 abonnés : “Les responsables de la culture en Algérie n’ont pas trouvé mieux que d’offrir le rôle de Dey Hussein à l’acteur français controversé Gérard Depardieu qui est au cœur de beaucoup de scandales en France.” “Parmi ‘les scandales’ évoqués, l’affaire de l’agression sexuelle, portée devant un tribunal à Paris, par une comédienne française contre Depardieu, comme le souligne un internaute indigné que le rôle de Hussein Dey soit confié à ‘un criminel accusé de viol’ en France”, rapporte TSA-Algérie.
Un comédien qui soutient Israël
Le site algérien poursuit en relatant des commentaires qui dénoncent les liens d’amitié qu’entretient Gérard Depardieu avec Israël. “‘L’argent du peuple algérien est offert à un ami d’Israël… Il s’agit d’un lobby dangereux en Algérie. Depardieu est un grand partisan d’Israël. Je pense qu’il appartient aux députés et au ministère des Moudjahidine [les combattants pendant la révolution algérienne] de bouger pour arrêter cette dérive’, conseille le journaliste Mohamed Allal. Offusqué, Abdelali Mezghiche, journaliste à l’ENTV, qualifie d’inacceptable [le fait] de confier le rôle de Hussein Dey à un comédien ‘qui soutient l’entité sioniste. Les hommes libres de ce pays ne vont pas se taire’, menace-t-il.”
La productrice Samira Hadj Djilani a tenu pour sa part à assumer son choix, souligne TSA-Algérie, qui cite ses déclarations faites au quotidien Echorouk : “Je n’ai pas besoin de leçon de patriotisme. Je fais partie d’une famille qui a donné 15 martyrs pour ce pays.” “Selon elle, 80 % des techniciens du film Ahmed Bey sont algériens. À TSA, Samira Hadj Djilani a précisé que la présence de Gérard Depardieu a apporté beaucoup de visibilité au tournage du film. Le choix du comédien français a été fait depuis six mois, selon elle. ‘Je suis en train de travailler et j’assume mes choix. Je n’ai de compte à rendre à personne sauf à ceux avec qui j’ai signé le contrat, c’est-à-dire le ministère de la Culture’”. Pour le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, “actuellement, on cherche toujours à donner une audience internationale à un film ‘en choisissant un réalisateur, un scénariste ou un comédien connu’”.
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