• Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez exposent au Bastion 23

    Flash-back soixante-huitard

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    le 25.11.14 | 10h00 Réagissez

     
	Un certain regard d’Ahmed Bédjaoui (à droite) et Denis Martinez

     
    Un certain regard d’Ahmed Bédjaoui (à droite) et...

     

    L’un est Mister «cinéma» algérien. L’autre est plasticien. L’un a l’œil design. L’autre se voit en peinture. Deux grands esprits qui se rencontrent. Pas d’ego ni prétention. Au contraire. Des pairs, deux «pères» et compères se donnant la réplique pour un flash-back soixante-huitard cinématique.

    Ahmed Bedjaoui, le Mister (et non pas mystère) «cinéma» algérien, celui qu’on ne présente plus, l’enfant terrible de la télévision, journaliste, critique, auteur, conseiller, producteur et enseigant, et Denis Martinez, l’un des fondateurs du fameux groupe Aouchem - comme la factory new yorkaise d’Andy Warhol, n’ont fait ni figuration ni leur «cinoche». Ils ont planté le décor ou encore leur plateau au Bastion 23, samedi soir. Une exposition baptisée «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun». Un titre — pour ne pas dire un statut — long attestant de la longévité artistique du tandem Bedjaoui-Martinez.

    Cette exposition proprement dit offre en fait un travelling nostalgique d’une belle époque d’une Algérie soixante-huitarde, progressiste, la Mecque des révolutionnaires et autres anti-impérialistes. Il s’agit d’un prolongement ou encore d’une extension de l’ouvrage de très bonne facture, signé aux éditions Chihab, intitulé Images et visages au cœur de la bataille de Tlemcen, cosigné avec Denis Martinez. Un livre retraçant la révolution, la résistance, le nationalisme d’un peuple entier, le Colonel Lotfi, un stratège de la guérilla urbaine, Tlemcen…

    La rencontre, la collaboration créative entre Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez est immortalisée par des instantanés nostalgiques et résolument mnémoniques célébrant l’Algérie post-coloniale et avide de culture. L’idée de cette exposition en 2011, en découvrant cette débauche documentaire du travail élaboré en commun sur des films. «Les années 1960 en Algérie, la culture était dans la rue et non pas dans les bureaux. Dans La Casbah, dans les artères d’Alger.

    Le cœur de la capitale battait au rythme de la Cinémathèque, le Théâtre national algérien, les Galeries algériennes ou encore la rédaction d’El Moudjahid où je travaillais. Ce n’était pas loin. Vous pouviez rejoindre ces lieux en 10 minutes. Cela se passait dans un mouchoir. Vous pouviez croiser l’acteur et réalisateur Mohamed Zinet, le grand peintre M’hamed Issiakhem, l’illustre poète Djamal Amrani, Momo, le comédien éperdument épris d’El Bahdja… On vivait ensemble.

    La culture n’était pas planifiée et embastillée. Il y avait cette liberté en errance… Un jour, jadis, la culture en Algérie était dans la rue. On n’a aucune amertume ! C’est irremplaçable ! On a vécu vite et fort. Pour vous dire que cela existait. On aimait l’Algérie sans ostentation ni exhibition de banderoles. On avait un rêve. Et ce rêve ne nous a jamais quitté…», se souviendra avec force Ahmed Bedjaoui. Aussi, l’exposition «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun» fleure bon l’univers pittoresque de La Casbah, «l’aura» des lieux mythiques d’Alger comme la Cinémathèque algérienne, le noir et blanc, les couleurs chatoyantes du «Pop Art» très cher à Andy Warhol, des réminiscences cinéphiles, musicales et voire sociétales.

    Une «story-telling» convoquant la mémoire de Youcef Chanine, Cheikh M’hamed El Anka, Ahmed Wahbi, Khedda Alloula, le Festival panafricain de 1969, Abdelkader Alloula, Aboubekr Belkaïd, Jean Sénac... Des affiches, des posters, des portraits, des extraits, des tableaux, des toiles ou des photos comme celle du tournage du film Z de Costa Gavras où Ahmed Bedjaoui était assistant.

    Ou encore un pan d’histoire illustré par cette affiche des Blacks Panthers Party, n’ayant pas pris aucune ride, où l’on voit Hey P. New, ministre de la Défense, armé. A l’époque du «black is beautiful», du cinéma «Blaxploitation» et de l’engagement légendaire d’Angela Davis. «Les générations qui arrivent ne sont pas au courant de ce qui s’est passé au lendemain de l’indépendance. Elles peuvent penser que rien ne s’est passé. C’est pourquoi les témoignages sont si importants pour réveiller les mémoires…», Souligne Denis Martinez.

     

    K. Smail

    Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez exposent au Bastion 23

    Flash-back soixante-huitard

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    Ahmed Bedjaoui, le Mister (et non pas mystère) «cinéma» algérien, celui qu’on ne présente plus, l’enfant terrible de la télévision, journaliste, critique, auteur, conseiller, producteur et enseigant, et Denis Martinez, l’un des fondateurs du fameux groupe Aouchem - comme la factory new yorkaise d’Andy Warhol, n’ont fait ni figuration ni leur «cinoche». Ils ont planté le décor ou encore leur plateau au Bastion 23, samedi soir. Une exposition baptisée «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun». Un titre — pour ne pas dire un statut — long attestant de la longévité artistique du tandem Bedjaoui-Martinez.

    Cette exposition proprement dit offre en fait un travelling nostalgique d’une belle époque d’une Algérie soixante-huitarde, progressiste, la Mecque des révolutionnaires et autres anti-impérialistes. Il s’agit d’un prolongement ou encore d’une extension de l’ouvrage de très bonne facture, signé aux éditions Chihab, intitulé Images et visages au cœur de la bataille de Tlemcen, cosigné avec Denis Martinez. Un livre retraçant la révolution, la résistance, le nationalisme d’un peuple entier, le Colonel Lotfi, un stratège de la guérilla urbaine, Tlemcen…

    La rencontre, la collaboration créative entre Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez est immortalisée par des instantanés nostalgiques et résolument mnémoniques célébrant l’Algérie post-coloniale et avide de culture. L’idée de cette exposition en 2011, en découvrant cette débauche documentaire du travail élaboré en commun sur des films. «Les années 1960 en Algérie, la culture était dans la rue et non pas dans les bureaux. Dans La Casbah, dans les artères d’Alger.

    Le cœur de la capitale battait au rythme de la Cinémathèque, le Théâtre national algérien, les Galeries algériennes ou encore la rédaction d’El Moudjahid où je travaillais. Ce n’était pas loin. Vous pouviez rejoindre ces lieux en 10 minutes. Cela se passait dans un mouchoir. Vous pouviez croiser l’acteur et réalisateur Mohamed Zinet, le grand peintre M’hamed Issiakhem, l’illustre poète Djamal Amrani, Momo, le comédien éperdument épris d’El Bahdja… On vivait ensemble.

    La culture n’était pas planifiée et embastillée. Il y avait cette liberté en errance… Un jour, jadis, la culture en Algérie était dans la rue. On n’a aucune amertume ! C’est irremplaçable ! On a vécu vite et fort. Pour vous dire que cela existait. On aimait l’Algérie sans ostentation ni exhibition de banderoles. On avait un rêve. Et ce rêve ne nous a jamais quitté…», se souviendra avec force Ahmed Bedjaoui. Aussi, l’exposition «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun» fleure bon l’univers pittoresque de La Casbah, «l’aura» des lieux mythiques d’Alger comme la Cinémathèque algérienne, le noir et blanc, les couleurs chatoyantes du «Pop Art» très cher à Andy Warhol, des réminiscences cinéphiles, musicales et voire sociétales.

    Une «story-telling» convoquant la mémoire de Youcef Chanine, Cheikh M’hamed El Anka, Ahmed Wahbi, Khedda Alloula, le Festival panafricain de 1969, Abdelkader Alloula, Aboubekr Belkaïd, Jean Sénac... Des affiches, des posters, des portraits, des extraits, des tableaux, des toiles ou des photos comme celle du tournage du film Z de Costa Gavras où Ahmed Bedjaoui était assistant.

    Ou encore un pan d’histoire illustré par cette affiche des Blacks Panthers Party, n’ayant pas pris aucune ride, où l’on voit Hey P. New, ministre de la Défense, armé. A l’époque du «black is beautiful», du cinéma «Blaxploitation» et de l’engagement légendaire d’Angela Davis. «Les générations qui arrivent ne sont pas au courant de ce qui s’est passé au lendemain de l’indépendance. Elles peuvent penser que rien ne s’est passé. C’est pourquoi les témoignages sont si importants pour réveiller les mémoires…», Souligne Denis Martinez.

     

    K. Smail
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  • AHMED BEDJAOUI, LE RETOUR

    Le cinéma algérien en 10 leçons

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    Du dimanche 23 novembre à 10h00 au jeudi 27 novembre à 18h00 à la Cinémathèque algérienne, animé par Ahmed Bedjaoui, critique de cinéma et producteur.
    Dimanche 23 novembre:
    Première leçon à 10h: Les enfants de Novembre de Moussa Haddad.
    Deuxième leçon à 13h30: Hassen Terro de Mohamed Lakhdar Hamina
    Troisième leçon à 17h30: Tahya ya Didou de Mohamed Zinet
    Lundi 24 novembre:
    Quatrième leçon à 13h30 (Petite salle): La Nouba des femmes de Assia Djebar
    Cinquième leçon à 15h00: Omar Gatlatou de Merzak Allouache
    Sixième leçon à 17h30: Nahla de Farouk Belloufa
    Mardi 25 novembre:
    Septième leçon à 15h00: La citadelle de Med Chouikh
    Huitième leçon à 17h30: Rachida de Yamina Bachir Chouikh
    Mercredi 26 novembre:
    Neuvième leçon à 15h00: La maison jaune de Amor Hakkar
    Dixième leçon à 17h30: Mascarades de Lyes Salem
    Jeudi 27 novembre:
    Epilogue 1 à 13h30: Hors-la-loi de Rachid Bouchareb
    Epilogue 2 à 17h30: Courts métrages de la jeune génération -
    - Garagouz de Abdenour Zahzah
    - L'île de Amine Sidi Boumediene
    - Les jours d'avant de Karim Moussaoui
    - El Djinn de Yasmine Chouikh
    Entrée sur carte d'accès. Inscription à l'adresse suivante:
    lecinemaalgerienen10lecons.alger@if-algerie.com

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  • SORTI LE 12 NOVEMBRE DERNIER À PARIS

    Chacun sa vie”, le nouveau film d’Ali Ghanem

     
     
     

    Sur le pont d’un ferry qui fait la navette entre Marseille et Alger, Rachid, la soixantaine passée, achève sa prière et se dirige vers le restaurant. Tandis qu’il déjeune, il est terrassé par un malaise cardiaque. Transporté dans sa cabine, il revoit sa vie défiler.
    Dans les années 70, il a d’abord travaillé sur des chantiers en région parisienne, puis dans des usines du Nord de la France, où il s’est impliqué dans les luttes sociales. Des années plus tard, revenu en région parisienne, alors qu’il a fait venir sa famille dans l’appartement qu’il est parvenu à acquérir, on le retrouve employé à la morgue d’un hôpital où il lave les corps des musulmans selon les rites de l’islam. Il a toujours rêvé de finir ses jours en Algérie, et s’y est fait construire une maison. A peine à la retraite, il réunit sa famille et  annonce qu’il a décidé de rentrer au pays et mis en vente l’appartement. Sa femme et ses enfants, stupéfaits, refusent de le suivre. Ils considèrent que leur vie est en France. L’une de ses filles, Nadira, dont il est très fier et qui est sa préférée, suit des cours de piano et souhaite devenir professeur de musique. L’autre, Malika, qu’il avait mariée à un cousin, vient de divorcer. Son fils Farouk, qui se contente pour le moment de petits boulots, espère devenir animateur dans une Maison des jeunes. Nadira l’encourage toutefois à aller passer quelque temps seul  en Algérie pour réfléchir et se changer les idées. Arrivé dans son village natal, il a la surprise de trouver sa maison occupée. Son frère l’a mise en location en son absence, et lui cherche querelle à propos d’une obscure affaire d’héritage... La sœur de son ami Mohamed, dont il a fait rapatrier le corps après son décès, lui fait des invites ambiguës, et la plupart de ses amis sont morts... Le film est coproduit par la Télévision algérienne et subventionné par le ministère de la Culture. Ali Ghanem, qui en est le scénariste, l’auteur et le producteur, a galéré pendant des années pour parvenir à le réaliser, car l’air du temps n’est plus aux films qui traitent de ce genre de sujet social ni aux films à  petit budget. Ce film plein de sensibilité, où il n’y a ni sexe ni violence, nous permet de partager un instant le quotidien de ceux que l’on croise sans rien connaître de leur déchirement entre deux cultures, entre deux rives, entre deux rêves...
    Les interprètes, des comédiens professionnels, mais aussi des débutants, sont excellents, et les images belles, simples et pleines de sensibilité. C’est le retour d’un cinéaste qui nous avait donné par le passé deux films remarqués Mektoub et Une femme pour mon fils. Un film à voir car il est bien rare qu’un film algérien sorte en France.

     
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  • Kaci Tizi Ouzou inhumé jeudi au cimetière El Alia d’Alger

    Adieu l’humoriste et merci…

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    le 22.11.14 | 10h00 2 réactions

     
     

     

    Le comédien Lourani, plus connu sous son nom d’artiste, Kaci Tizi Ouzou, décédé mercredi à l’âge de 83 ans des suites d'une longue maladie, a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse.

    Artistes, proches, amis et anciens collègues du défunt, venus de plusieurs régions, étaient présents lors de l’inhumation au cimetière El Alia, pour lui rendre un dernier hommage. Parmi eux Ahmed Kadri dit Krikeche, Hamza Foughali appelé Mama Messaouda et Mourad Khan. Ces derniers étaient bouleversés, suite au décès du grand comédien.

    D’autres artistes, à l’instar de Sid Ali Salem et Abdelkader Chebira avec lesquels Kaci Tizi Ouzou avait collaboré ces dernières années pour l’organisation de plusieurs manifestations culturelles à El Harrach (Alger), étaient également présents aux obsèques.  Ahmed Kadri, qui a formé un duo avec le défunt pendant plusieurs années, était affligé par la disparition de son ami, avec qui il a interprété plusieurs pièces théâtrales et sketches télévisés.

    L’humoriste atypique, natif de Beni Ourtilène (Sétif), Kaci Tizi Ouzou a laissé derrière lui une longue carrière à la radio, à la télévision ainsi que dans le théâtre. L’hadj Kaci, qui a marqué la scène culturelle algérienne, était réputé pour son humour dans les sketchs satiriques et percutants à la Radio nationale et à la télévision. Après 30 années passées à la radio, une carrière riche de plus de 6000 émissions radiophoniques empreintes de satire et de dérision, le défunt avait fait produit également des films, dont La Nuit a peur du Soleil de Mustapha Badie.

    Il avait également une riche et longue carrière sur les planches du théâtre. «Kaci Tizi Ouzou est un très bon ami avec qui j’ai débuté dans le monde  de l’art dans les années cinquante», se souvient Ahmed Kadri avec émotion, selon l’agence APS, rappelant le long parcours artistique qu’ils ont partagé dans les années 1960,1970 et 1980. Hamza Foughali (Mama Messaouda), qui a côtoyé le défunt dans plusieurs sketches, regrette la disparition de ce grand comédien qui «a rempli les cœurs des Algériens de joie».

    Le musicologue et président du Centre national des arts et des lettres, Abdelkader Bendaâmache a évoqué «le riche palmarès artistique de cette star de la comédie algérienne et sa lutte pour la cause nationale avant même le déclenchement de la Révolution», ainsi que «sa modestie et sa proximité du peuple, très apparente dans ses sketchs» (près de 600). A noter que le défunt avait été honoré l’an dernier par le théâtre régional Kateb Yacine, de Tizi Ouzou, en signe de reconnaissance pour son apport à la scène culturelle nationale à laquelle il avait consacré plus d’un demi siècle.

    R. B.
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  • Il avait 83 ans

    Décès du comédien "Kaci Tizi-Ouzou"

     
    "Kaci Tizi-Ouzou" (à gauche) avec "Krikeche" (capture d'écran)
     
     

    Le grand comédien "Kaci Tizi-Ouzou", de son vrai nom Hamid Lourari, est décédé ce mercredi, à l'âge de 83 ans, à l'hôpital de Birtraria (Alger). Selon des sources proches de la famille du défunt, il est mort aux environs de 19h30.

    Hamid Lourari est né en 1931 à Beni Ouartilane (Sétif). Il aura marqué plusieurs générations par son humour surtout dans les sketches satiriques (à la radio ou sur les planches du théâtre), surtout ceux en duo avec Ahmed Kadri, alias "Krikeche".

    Paix en son âme.

    Liberte-algerie.com

    @JournaLiberteDZ

     

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  • Le Cinéma Algerien 

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  • 28 ANS APRÈS LA SORTIE DE SON DERNIER FILM

    La dernière image révolutionnaire de Lakhdar Hamina

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    Après Décembre, Lakhdar Hamina signe un nouveau film sur la psychologie des militaires françaisAprès Décembre, Lakhdar Hamina signe un nouveau film sur la psychologie des militaires français

    A 80 ans et plus de 28 ans après avoir présenté son film La Dernière image à Cannes Mohamed Lakhdar, revient sur la scène cinématographique avec un film testament. Sans son film le plus abouti de sa carrière.

    Il y a longtemps qu'on n'a pas vu de cinéma algérien de cette envergure. 28 ans après La Dernière image, Mohamed Lakhdar Hamina le seul cinéaste arabe et africain possédant une Palme d'or, revient à la caméra, avec son dernier film Crépuscule des ombres. Du grand cinéma, du spectacle, une fresque cinématographique à la hauteur du parcours du cinéaste algérien le plus prolifique.
    Crépuscule des ombres, un film qui a mis 7 ans pour voir le jour (le temps de la guerre de libération) et qui demeure le travail cinématographique, le plus accompli jamais réalisé par un cinéaste algérien local.
    Inscrit en marge des films réalisés dans le cadre du 50e anniversaire de l'indépendance, le film de Lakhdar Hamina s'illustre par son travail artistique, cinématographique mais aussi politique. Car au delà du travail artistique de cinéaste, le réalisateur de Décembre et de Chroniques des années de braise, l'enfant terrible du cinéma algérien, s'illustre par son engagement politique à dénoncer la colonisation française et les affres de la guerre. Crépuscule des ombres est un film de guerre sur fond de combat d'idées.
    Le film nous renvoie à 1958, où le commandant Saintenac qui est retranché dans sa citadelle au coeur du Grand Erg, mène sa guerre féroce. Pour lui, l'Algérie c'est la France. Objecteur de conscience, protégé depuis Paris, le soldat Lambert arrive. Il est perçu par Saintenac comme un ver dans le fruit. Seule issue pour le commandant: «briser ce blanc bec». Il torture moralement Lambert en torturant physiquement Khaled, ce fils du désert révolté par l'injustice coloniale qui se bat pour sa dignité d'homme libre.
    Dans une «corvée de bois», Lambert refuse d'exécuter Khaled et désarme le commandant. C'est la fuite vers le désert. Un road-movie infernal. Au delà de cette sombre page de l'Histoire, entre convictions et doutes, dans le chaos de la guerre d'Algérie, des hommes font face à leur destin.
    C'est connu, Mohamed Lakhdar Hamina est l'un des seuls cinéastes qui a su percer les secrets de la lumière dans le désert. Avec une image signée par Alessandro Pesci, qui a travaillé avec Nanni Moretti et une musique signée par le Grec Vangelis, le film nous emporte dans le tourbillon de la guerre et la lutte des idées.
    Mais l'image n'est pas sa seule force artistique, Mohamed Lakhdar Hamina est un cinéaste qui a des messages à faire passer. Dans la deuxième partie du film où sont plongés les héros du film, le réalisateur impose son discours: la mort de Guy Monnerot, le 1er novembre était une bavure, les Arabes sont des conquérants et la France des occupants, que l'armée française ne respecte pas les conventions de Genève, qu'elle empoisonne les puits du désert, en tuant les pauvres nomades.
    Lakhdar Hamina a rassemblé dans un film toutes les réponses aux historiens français. Un film sans doute le plus abouti de sa filmographie. Le cinéaste algérien sait également faire découvrir ses personnages en faisant sortir le meilleur d'eux-mêmes. Comme par son habitude, le réalisateur algérien, choisit des figures étincelantes de la comédie dramatique pour interpréter les rôles principaux dans ses films.
    Des figures peu connues du public algérien et du cinéma mondial, mais qui ont gagné les galons de l'homme à la Palme d'or. Ses trois héros ont eu des parcours opposés Samir Boitard, qui interprète le rôle de Khaled, a joué notamment dans le film Le président de Dupontel, il joue également dans la série de Canal+ Engrenages. Le commandant français est interprété par Laurent Hennequin, un chanteur à la base qui réussit sa conversion à la télévision, puisqu'il joue dans la série française Profilage. Enfin, Nicolas Bridet, le projecteur de conscience, est un comédien prolifique qui a joué dans une quinzaine de films français avant de rejoindre le Maestro algérien.
    Sur le plan cinématographique, l'utilisation de la langue française par les moudjahidines a été mal perçue par les observateurs, mais le cinéaste s'en défend, puisque Khaled, le chef des moudjahidine du groupe Ceca (une brigade secrète qui a réellement existé dans le maquis aurassien) est un étudiant de la Sorbonne membre de l'Ugma et qui a été recruté à la mosquée de Paris. Pour Lakhdar Hamina, l'utilisation de la langue française est un faux débat, l'essentiel est dans les rapports avec l'Autre.
    Crépuscules des ombres, qui est coproduit entre l'Aarc, Sunset Entertainment, le Fdatic et le Centre national des études et recherches sur l'Histoire du mouvement national et sur la révolution du 1er Novembre 1954 (Cnermnr 1954),en partenariat avec Sonatrach a coûté entre 5 et 6 millions d'euros. Un budget modeste, affirme le réalisateur qui a dénoncé les multitudes blocages pour la production de ce film important pour la filmographie algérienne.

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