• "LA SOURCE DES FEMMES": LEÏLA DES SOURCES

    <figure class="image " style="box-sizing: border-box; margin: 0px 0px 30px; color: rgb(51, 51, 51); font-size: 15px; line-height: 20px;">"La Source des femmes": Leïla des sources<figcaption style="box-sizing: border-box; margin: 30px 0px 0px; float: left; width: 217.1875px;">

    "La Source des femmes": Leïla des sources
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    Fable-manifeste pour la libération des femmes au Moyen-Orient, le nouveau film de Radu Mihaileanu est sauvé de la caricature par la belle Leïla Bekhti.

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    Le sujet est magnifique. Dans un village reculé du Maghreb ou de la péninsule arabique, des femmes font la grève du sexe pour que les hommes prennent enfin leur responsabilité et aillent chercher l’eau dans la montagne. Impossible de ne pas penser aux révolutions arabes et à ce vent de liberté qui souffle encore en Syrie et dans de nombreux pays de la région. A l’arrivée des islamistes modérés en Tunisie et du rétablissement de la charia en Libye. Difficile de ne pas adhérer au propos humaniste du cinéaste roumain francophile, qui, comme Louis Aragon et Jean Ferrat avant lui, fait des femmes l’avenir de l’homme.

    Le Coran pour les nuls

    Hélas, les bons sentiments, aussi nobles soient-ils ne font pas toujours les grands films. Si «La Source des femmes» devrait rencontrer un franc succès public – il a été très applaudi lors de sa présentation officielle au dernier Festival de Cannes, le nouveau long métrage de Radu Mihaileanu («Le Concert») souffre d’un trop-plein d’intentions et d’un scénario en roue libre – personnages caricaturaux, Deus ex Machina grossier, dialogues surlignés.  

    Dans ce Coran expliqué pour les nuls, il y a pourtant un cœur qui bat, celui de la belle Leïla, jeune femme amoureuse, bien déterminée à faire bouger les lignes et les culs des hommes attablés à la terrasse d’un café. Dans le rôle de cette révolutionnaire au caractère bien trempé, une formidable actrice, Leïla Bekhti. César du meilleur jeune espoir féminin pour «Tout ce qui brille», la native d’Issy-les-Moulineaux confirme dans «La Source des femmes» qu’elle est bien la grande actrice française de demain, dont le sourire et le charme font tourner la tête des hommes, mais qui cache en elle – comme dans «Tout ce qui brille» - de la rage et de la mélancolie.

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  • BIYOUNA L ’ALGÉRIEUSE

    <figure class="image " style="box-sizing: border-box; margin: 0px 0px 30px; color: rgb(51, 51, 51); font-size: 15px; line-height: 20px;">Biyouna l ’Algérieuse<figcaption style="box-sizing: border-box; margin: 30px 0px 0px; float: left; width: 217.1875px;">

    Biyouna au théâtreMarigny, mise en scène de Ramzy.© MaxPPP
    Le 23 janvier 2012 | Mise à jour le 23 janvier 2012
    </figcaption></figure>

     

    Avec son physique à jouer chez Almodovar et sa voix sculptée dans le roc et les clopes, impossible de rater cette grande dame au détour d’un film ou d’un récital. La voici seule en scène. Et, Inch’ Allah, vous allez rire !

     Star de cabaret en Algérie, Biyouna s’est imposée en France grâce à sa présence impressionnante dans les films de Nadir Moknèche (« Le ­harem de madame Osmane », « Viva Laldjérie » et « Délice Paloma »), ainsi que dans des comédies populaires comme « Il reste du jambon ? » d’Anne Depetrini ou « Holiday » de Guillaume Nicloux. Dernièrement, on a pu la voir dans « La source des femmes » de Radu Mihaileanu. Comédienne de théâtre, actrice de télévision et chanteuse atypique, elle se lance, mise en scène par Ramzy, dans son premier one-woman-show, bien décidée à ouvrir les vannes…
    Paris Match. Qu’est-ce qui vous a donné envie de ce spectacle ?
    Biyouna. Pour la ­première fois, j’ai eu envie de parler de moi, de mon enfance, de l’Algérie, de ma mère. Mais attention, hein, s’il y a de l’émotion, il y a surtout du rire !

    Comment Ramzy a-t-il ­rejoint le projet ?
    Je l’ai rencontré sur le tournage de “Il reste du jambon ?”. Quand il a su que je préparais un spectacle, il m’a proposé de me produire. Comme je voulais que ce soit un comique qui me drive, je lui ai dit que, si déjà il me produisait, il pouvait tout aussi bien me mettre en scène. Quand il me dirige, il me fait ­sortir de nouvelles vannes. Ramzy est fou et moi, j’adore les fous !

    Est-ce facile pour une jeune ­Algérienne de devenir une artiste…
    A 13 ans, je savais que je voulais faire ça. J’ai une sœur soprano et, le jour où j’ai essayé de chanter devant elle, elle m’a dit : “Fais de la danse, de la comédie, mais oublie la chanson !”

    Il faut dire que vous êtes plus près de Tom Waits que de la Callas !
    Justement, elle m’appelait “la grosse voix”. Alors, quand j’ai enregistré mes deux premiers albums, je lui ai dit : “Regarde la grosse voix, elle est à la Warner et chez Naïve ! Et toi, la diva, t’es où ?” Elle m’a répondu : “Les ­Français, ils sont fous !…” J’ai commencé par la danse. A l’époque, c’était scandaleux. Etre danseuse ou prostituée, c’était considéré de la même façon.

    Comment êtes-vous passée de la danse à la comédie ?
    Un régisseur m’a invitée sur un tournage alors qu’il y avait un casting. Je regardais les filles auditionner et, du haut de mes 16 ans, j’ai dit tout fort que ça me semblait facile. Mustapha Badie, le réalisateur, a entendu ma grosse voix. Je me souviendrai toujours de sa réaction. Il a enlevé sa casquette et l’a jetée par terre. “Toi, la grande gueule, montre-nous ce que tu sais faire ! C’est facile de dire que c’est facile…” Piquée au vif, je me suis dressée devant lui, les mains sur les hanches, et je lui ai jeté à la figure un “oui, c’est facile !”. Complètement saisi, il a dit : “C’est elle, le personnage.” Le pauvre Badie, je peux dire que je lui en ai fait voir de toutes les couleurs. Dès le premier jour, j’ai joué ma star en lui ­disant que s’il me criait dessus, j’arrêtais tout. Un jour, le malheureux, je lui ai ­demandé comment il avait fait pour me supporter. Il m’a répondu que, si je venais chez lui, il me montrerait dans quel état est son oreiller : “Tous les soirs, je le mords comme si c’était toi !…” Voilà comment a commencé ma carrière.

    Quand êtes-vous arrivée en France ?
    En 1998. Pendant la décennie noire, beaucoup sont partis à l’étranger, et je les comprends. Moi, je savais que si je partais je ne pourrais plus me regarder en face, alors je suis restée. On s’est battu jusqu’à ce que Bouteflika arrive et que la violence cesse. Quand Nadir Moknèche m’a appelée pour tourner “Le harem de madame Osmane”, je suis partie. Les tournages se sont succédé, et n’ont plus arrêté. Là, j’ai douze scénarios à lire pour 2012, douze rôles possibles. Alors, hamdoulah, ça va !

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  • L’enfant terrible du désert

     

     

     

    DCAM0324_1_C’est dire du succès d’estime et re reconnaissance de ses pairs à l’endroit de son talent avéré et avenu. Et par voie de conséquence, le kid de Béchar, Lakhal Larbi, se veut acteur et actant et non pas dans la figuration. Aussi a-t-il vu grand. Il est passé du petit au grand écran. Il est le producteur du film Et le soleil se lève de Mohamed Khalidi, dont le premier tour de manivelle a été a été donné, récemment, à la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, en présence de l’ensemble du casting, notamment Sid Ali Kouiret, Hamid Remas, Ahmed Benaïssa, Faouzi Saïchi... Ainsi que d’autres long métrages qu’il produira comme Ma fille, c’est ma fille de Deboube Yahia, portant sur la condition de la femme le tournage est prévu pour ce mois-ci ou encore un autre projet ambitieux en panavision. Un film à gros budget réalisé par Abderrahim El Aloui, d’une durée de 1h 30.

    Image7La trame de l’histoire repose sur le théâtre algérien, avec une approche de Tartuffe des temps modernes. Et c’est aussi un hommage à Azzedine Medjoubi. D’ailleurs, le film s’intitulera Mémoire de scène avec le comédien Chellouch Abdenour et bien d’autres acteurs anciens et jeunes. C’est que Lakhal a des projets plein la tête.

    Déjà, il prépare la suite de son documentaire inaugural, L’Epopée de la résistance au Sud-Ouest 1855-1935. Il s’agit de deux autres productions : Naissance du mouvement national et syndical algérien 1935-1954 et La Guerre de libération 1954-1962. La fibre cinéphile a été transmise à Lakhal Larbi dans les salles de cinéma de quartier à Béchar, dans sa prime enfance, en regardant les westerns américains tels que Le Train sifflera trois fois (1952, de Fred Zinnemann avec Gary Cooper...) et puis les westerns spaghetti et surtout la musique caractéristique d’Ennio Morricone.

                              Image5

     Il fera ses premières armes à la station de radio de Béchar dans l’émission Clap ; il sera collabotateur à El Watan et s’essayera dans la production à la TV. Il sera réalisateur à station TV régionale de Béchar. Mais c’est à Alger que cela se passait.

    Image6Il s’y installe en 1991 et intégre l’ENTV. Il a l’insigne honneur de travailler avec Mustapha Badie. « Cela m’a ouvert les yeux sur le domaine du ciné », reconnaît-il.

    Lakhal Larbi officiera aussi aux côtés de Azzedine Meddour sur le tournage de Combien je vous aime. C’est que sa formation s’est parachevée par les fonctions de monteurs TV et ciné, en tant que technicien d’exploitation et assistant réalisateur. Il s’est illustré aussi par le documentaire-fiction sur Mohamed Ould Cheikh, romancier des années 1930.

     

     

     

     A propos de ce côté rédhibitoire portant sur l’histoire de l’Algérie et, plus précisément, celle du Sud, Lakhal explique : « On a occulté l’histoire du sud-ouest algérien.

     

    Il faut que les Algériens fassent un effort pour reconnaître leur histoire. Douze films seulement ont été réalisés sur la guerre d’Algérie. Ce pays, s’il veut avancer, il faut qu’il ait une histoire, des repères, sinon il n’y aura pas d’avenir. Beaucoup de gens ne savent pas que le Sud-Ouest s’est rebellé contre le colonialisme en 1928. C’étaient des résistants... »

    Sa source d’inspiration demeure et reste le sud algérien. La preuve, il en est toujours amoureux. « Le sud sera la source. Si les gens restent humbles, aimants et simples, s’ils restent eux-mêmes... » C’est sûr, pour Lakhal Larbi, Sud-Ouest est un point fort, d’honneur et cardinal !

     
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    Festival Cinema Algerien 2011 avec Dahmane OUZID, realisateur

     

    Durant sept jours (du 29 novembre au 5 décembre 2011), les cinéphiles vont pouvoir se déplacer pour apprécier de nouvelles productions à la faveur d’un festival avec pour seul critère de distinction l’excellence bien que la présente manifestation soit le résultat d’un projet modeste, aux dires de M. Mohamed Bedjaoui et de Mme Zahia Yahi qui ont animés une conférence de presse dimanche dernier en présence d’un parterre de journalistes. Cette sélection de films d’affiche en mettant en avant dans la programmation des réalisations cinématographiques qui soulignent toute la thématique d’engagement pour laquelle ont opté les organisateurs est prise non pas dans le sens politique étroit mais comme la mise en valeur d’idées, de principes et d’éthique que cette petite équipe du festival voudrait défendre dans quelque domaine que ce soit avec un constat en faveur d’un mieux-être de l’homme, d’où la tendance générale de ce festival aux connotations largement humanistes qui engage les discussions autour de la notion de justice et de droits de l’homme. 

    Ce festival, qui n’est qu’un prélude à d’autres événements prochains qui prendront des dimensions encore plus importantes, est cette fois-ci une occasion inespérée pour le public algérien de faire connaissance avec des personnalités du monde du 7e art comme la projection d’un nouveau film d’Oliver Stone Commandante qui relate la vie de Fidel Castro et Poussière de vie de Rachid Bouchareb, qui sera présenté en avant-première pour la clôture officielle et qui traite des enfants pendant la guerre du Vietnam, un film actuellement en compétition au festival de Berlin. Au total 18 films seront projetés suivis de rencontres-débats dans les matinées à partir de 11 heures avec des cinéastes de renom venus spécialement en Algérie pour rencontrer le public comme Philipe Diaz, Jacques Sarasin, Charles Burnett, Pierre Yves Vanderweerd et Larbi Benchiha avec De Gaulle et la bombe qui sera présenté en ouverture demain. 

    Ces productions qui évoquent la protection de l’enfant, l’environnement, la crise économique mondiale ou le statut des femmes seront accompagnées de deux focus sur le cinéma palestinien fait par des femmes. 

    L.G. 
    www.elmoudjahid.com - Festival international du cinéma d’Alger 2011 : Sous le slogan du film engagé 


     
     

     

     

     



     
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    SEMAINE DU FILM ALGÉRIEN À TUNIS

    DU SAMEDI 13 AU DIMANCHE 21 FÉVRIER 2010, MAISON DE LA CULTURE IBN RACHIQ

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    A l’occasion de la commémoration des événements de Sakiet Sidi Youssef, l’Agence algérienne de rayonnement culturel organise, avec l’ambassade d’Algérie à Tunis, une rétrospective destinée à refléter les 5 décennies qui se sont écoulées depuis les premiers films réalisés au cœur de la lutte pour l’indépendance.

     

    Un retour aux sources

     

     

    Par Ahmed Bedjaoui [1]

     

    Le cinéma algérien est né au cœur de la lutte pour l’indépendance. Accueilli par nos frères tunisiens et basé à Tunis. Il a joué un rôle de premier plan pour la propagation des idéaux liés à notre glorieuse lutte de libération nationale. Le jeune réalisateur Saïd Mehdaoui a consacré à cette période un film inédit, intitulé «  Les cinéastes de la liberté  ». Ce documentaire de long métrage décrit comment, entre 1956 et 1962, des cinéastes épris de liberté ont rejoint à Tunis les organes de la révolution algérienne pour soutenir notre combat pas l’image et par le son. Il évoque le rôle joué par des volontaires militants comme les Français René Vautier et Pierre Clément, l’Allemand de l’Est Carl Gass ou encore le Serbe Labudovic. Dans un contexte marqué par une prise de conscience aigue de l’importance de l’image dans le combat, des Algériens comme Mahieddine Moussaoui ou Pierre Cholet vont se charger de la collecte des images tandis que, sur le terrain et derrière la caméra, on retrouvera Djamel Chanderli, le premier cinéaste algérien arrivé à Tunis en 1957. Homme d’une grande modestie, Chanderli ira d’un lieu de combat à l’autre, tournant« Yasmina » ou « Les Fusils de la Liberté » (qui seront présentés en marge de la session de l’ ONU consacrée à la question algérienne) tout en filmant les images insoutenables de l’odieux bombardement colonial contre nos frères et sœurs tunisiens de Sakiet Sidi Youssef. Chanderli sera bientôt rejoint par de jeunes cinéastes tels Mohamed Lakhdar Hamina ou Ahmed Rachedi qui connaîtront à l’indépendance une brillante carrière. Grâce à ces hommes et à d’autres, et grâce aussi au soutien actif de nos frères tunisiens, le cinéma algérien a accumulé une banque d’images qui lui permet de disposer d’une mémoire visuelle réelle et pas du tout fantasmée, comme le pensent certains historiens français.

    Après l’indépendance, le cinéma algérien a poursuivi son engagement au service de l’image de l’Algérie et de sa révolution. Les premiers films de long métrage ont été consacrés à la lutte armée dont nous étions encore si proches.

    Parmi ces films, figure en particulier, «  Le vent des Aurès  » de Mohamed Lakhdar Hamina qui fera sensation dans les festivals comme Cannes où le film remportera le Prix de la Première œuvre et celui de Moscou qui distingua la grande et émouvante actrice Keltoum. Durant la décennie suivant l’indépendance, Lakhdar Hamina va récidiver avec « Hassen Terro » qui a confirmé l’immense talent du regretté Rouiched, tandis que Ahmed Rachedi réalisait, sur un texte de Mouloud Mammeri et dans l’esprit de Frantz Fanon,« L’Aube des Damnés » , en hommage au combat de l’Afrique pour sa libération et son émancipation. Quelques années plus tard, Ahmed Rachedi va réaliser ce qui va rester le chef d’œuvre de sa carrière, « L’Opium et le Bâton » , adapté du roman de Mouloud Mammeri. Parmi les films notables de cette période, citopns « La Voix » de Mohamed Slim Riad et « Décembre » de Lakhdar Hamina.

    Le point culminant de ce cinéma révolutionnaire s’est situé en 1975 avec le magnifique « Chronique des années de braise » de Lakhdar Hamina. Ce film demeure jusqu’à nos jours la seule Palme d’or que le monde arabe et africain ait remportée. Il est aussi l’un des premiers films postindépendance qui ait décrit la situation politique, économique et sociale qui prévalait en Algérie au cours de la décennie précédant novembre 1954.

    Ainsi, et jusqu’au milieu des années 1970, la guerre de libération restera un thème central avant que le cinéma algérien ne commence à se diriger peu à peu vers de thèmes plus sociaux. Pris dans une spirale hollywoodienne, et si l’on excepte « Le Charbonnier » de Mohamed Bouamari, le secteur de la cinématographie n’arrivait pas à se libérer du ton descriptif qui laissait peu de place à l’analyse. Face à cet essoufflement, c’est la Télévision algérienne qui a apporté, contre toute attente, de la fraîcheur et de la créativité.

    « Les Spoliateurs » de Lamine Merbah, « Les Enfants de la Casbah » de Moussa Haddad, ou encore le très beau « Noua » de Abdelaziz Tolbi, ont été les premiers à proposer une approche explicative de la décision des Algériens de déclencher la guerre de libération au prix du plus grand sacrifice. Le dynamisme de la production télévisuelle crée alors des sous thèmes à succès comme la comédie où un certain opérateur de prise de vue triomphe avec la création du personnage de l’inspecteur Tahar. Moussa Haddad aura l’idée de réaliser en partie en Tunisie, le très beau « Vacances de l’Inspecteur Tahar » .

    En 1976, « Omar Gatlato » de Merzak Allouache et en 1981 « Les Enfants du Vent » de Brahim Tsaki créent la rupture définitive entre deux époques charnières, ouvrant du coup au cinéma de thèse sociale. Alternant l’excellent et le moins bon, Merzak Allouache allait offrir au cinéma algérien une belle série avec « Salut Cousin » « Bab el Oued City » et bien d’autres films qui font de lui le cinéaste algérien le plus régulier et le plus prolifique. La Télévision reprend le flambeau en produisant pendant dix ans le meilleur de ce que compte le cinéma algérien.

    Comment ne pas citer « Nahla » de Farouk Beloufa que beaucoup considèrent comme le film le plus accompli de toute l’histoire du cinéma algérien. A la fin des années 70, une équipe technique de la RTA, avec à sa tête le grand directeur photo Youssef Sahraoui, revient en Tunisie pour assister la première coproduction algéro-tunisienne, « Aziza » , réalisé par Abdellatif Benamar. Au cours de la même année, la RTA produisait « La Nouba des femmes du Mont Chenoua » réalisé par l’actuelle membre de l’Académie française, Madame Assia Djebar. Ce film a remporté le Prix de la Critique au Festival de Venise. La même Assia Djebar a réalisé l’année suivante le très beau« Maghreb des années trente ou les chants de l’oubli » .

    Comme en Tunisie, le cinéma algérien va connaître une période difficile due aux réajustements structurels qui ont entraîné un désengagement total de l’Etat, unique source de financement de l’industrie cinématographique depuis l’indépendance de ce secteur d’activités. Dans le même temps, comme partout dans les pays du Maghreb, le public s’est tourné vers la vidéo, provoquant la fermeture massive des salles de cinéma. Cette situation n’a pas découragé les cinéastes algériens qui ont dû apprendre à produire leur film avec les moyens du bord. Avec « Rachida » de Yamina Bachir-Chouikh, le cinéma au féminin se relançait et du coup la lutte contre les idées rétrogrades. De son côté Mohamed Chouikh réalisait peu de temps après, un film très féministe intitulé « Douar Enssa » dans lequel il décrit la résistance de femmes contre les agressions fondamentalistes. Avec Nadia Cherabi, le cinéma algérien au féminin allait se renforcer grâce à son très beau film « L’envers du miroir » .

    Le début du millénaire a marqué pour la production algérienne un nouveau départ. Grâce au fonds d’aide mis en place et à la faveur de manifestations importantes, le Ministère de la Culture a offert son soutien financier à des dizaines de films, au point où plus de vingt long métrages ont été réalisés en 2007 et plus de 60 entre 2003 et 2009. Ces années ont vu la révélation de talents comme Amor Hakkar et son superbe film « La Maison jaune » ou encore Tarik Teguia , auteur de « Roma » , et plus récemment « Gabla » . Ces deux cinéastes ont, grâce à des formats de production audacieux, apporté au cinéma algérien une manière nouvelle d’aborder la narration et l’espace filmique.

    La troisième grosse et récente satisfaction est venu de Lyès Salem qui, avec« Mascarades » a conquis les cœurs et les esprits des spectateurs, avec au passage de nombreux prix dans des festivals prestigieux.

    Il serait trop long de citer tous ceux qui, au long de la dernière décennie, ont réalisé des films marquants, mais signalons pour le moins les cinéastes qui figurent dans cette rétrospective. Parmi eux Mehdi Charef, auteur du magnifique« Cartouches Gauloises » et Abdelkrim Bahloul, auteur du « Voyage à Alger » , présenté récemment dans deux festivals.

    Terminons avec Rachid Bouchareb qui, après « Indigènes » , a réalisé l’émouvant et subtil « London River » qui a valu à son acteur principal, Sotigui Kouyaté, le prix d’interprétation au Festival de Berlin en 2009. Bouchareb vient d’achever à Sétif et dans les studios de Benarous près de Tunis, une nouvelle coproduction algéro-tunisienne, « Hors la loi » qui s’annonce comme un film ambitieux. Avec ce nouveau film et celui que Abdelatif Benamar est en train d’ achever, la coopération cinématographique entre l’Algérie et la Tunisie, scellée dans la lutte commune pour la liberté, a encore franchi un pallier prometteur.

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  • Rabah Ameur-Zaimeche

     

     

    Rabah Ameur-Zaïmèche, né en 1966 à Beni Zid en Algérie, est un réalisateur, scénariste et comédien franco-algérien.

    Né en Algérie, Rabah Ameur-Zaïmeche arrive en France en 1968 au moment de la deuxième grande vague d'immigration algérienne. Il a grandi dans la cité des Bosquets à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. 

    Après des études en sciences humaines, il fonde en 1999 la société Sarrazink Productions. Il réalise en 2001 son premier long-métrage Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ?, qui obtient le prix Louis-Delluc du premier film et le prix Léo Scheer au Festival international du film de Belfort. Pour ce projet, le réalisateur fait tout lui-même, du scénario à l'interprétation et produit ce film avec ses propres fonds. 

    En 2006, son deuxième film Bled number one est sélectionné dans la catégorie " Un certain regard " et reçoit le prix de la jeunesse au festival de Cannes. En 2008, il réalise Dernier maquis qui est sélectionné au Festival de Cannes 2008 dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. 

    En mai 2011, le prix Jean Vigo lui est décerné pour son quatrième film, Les Chants de Mandrin. 

    Il ne joue que dans ses propres films. 

    Filmographie 

    2001 : Wesh Wesh, qu'est-ce qui se passe ? 
    2006 : Bled number one 
    2008 : Dernier maquis 


     
     
    Avant-première de " Dernier Maquis "


    2011 : Les Chants de Mandrin 



     


    fr.wikipedia.org - Rabah Ameur-Zaimeche
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  • La nuit n'aura plus peur du soleil par Abdelhakim Meziani

     

     

    DÉCÈS DE MUSTAPHA BADIE
    La nuit n'aura plus peur du soleil
    Après Omar Boudia, c'est au tour de Mustapha Badie de nous quitter sur un fondu enchaîné, ou presque ...

    La Casbah se meurt. En plus de la dégradation, chaque jour davantage, de ses somptueux parements, ce sont ses meilleurs enfants qui partent, rappelés qu'ils sont par la volonté divine. Après Omar Boudia, c'est au tour de Mustapha Badie de nous quitter, sur un fondu enchaîné, ou presque ... 

    Dans une relative indifférence, convient-il de souligner ici, et ce, à l'instigation de la culture de l'oubli et de la haine de la citadinité. Deux fléaux qui tendent de plus en plus à réduire le champ culturel national à une portion congrue et à faire en sorte que les meilleurs enfants de La Casbah soient victimes d'un exil intérieur lourd de sens qui fonde et explique l'émoussement des capacités créatives d'un espace citadin ayant pourtant tant donné à notre pays. 

    Ayant vécu la Révolution nationale dans sa chair, alors qu'il avait toutes les chances de profiter pleinement d'une intégration, Mustapha Badie prenait très tôt conscience de sa situation objective. Il était l'un de ceux qui croyaient dur comme fer en le rôle décisif que pouvait jouer la culture dans la prise de conscience du fait national. Et c'est assurément pour ces raisons qu'il s'investit dans les activités artistiques et culturelles, avant de choisir le théâtre comme moyen d'expression directe. Ce choix sera judicieux à bien des égards, les arts dramatiques étaient les seuls à pouvoir refléter à merveille, à l'époque, l'exploitation et l'occultation d'un peuple ainsi que les luttes menées par celui-ci au plan social. 

    A l'école du nationalisme et du théâtre populaire 

    L'influence du théâtre populaire algérien dont les bases constitutives ont été jetées par Mahieddine Bachetarzi, Allalou et Rachid Ksentini l'aida énormément à affiner sa vision des choses, en même temps qu'elle lui permit d'esquisser les contours de sa propre représentation des choses et. des événements, dans une dynamique en adéquation avec les exigences du moment et les idées nationalistes qui allaient en se radicalisant. 

    Son sens inné de la représentation et son rapport à l'imaginaire d'un peuple meurtri, mais encore debout, allaient lui permettre de brûler les étapes pour faire une carrière fulgurante à la station algérienne de l'Office de radiodiffusion et de télévision française. Réalisateur, il donnera le meilleur de lui-même pour restituer à ce même peuple des facettes importantes de la richesse de son patrimoine artistique et culturel. De mémoire d'Algérois, qui ne se souvient pas de ces moments pathétiques proposés tant par les sketches que par des tours de chant où l'Algérien avait le sentiment d'appartenir à une grande civilisation, un sentiment irréfragable qui lui permet d'ailleurs de remettre irrémédiablement en question l'hégémonisme de la culture de l'autre ? 

    Formé à l'école du nationalisme autant que par un théâtre populaire offensif, contestataire et éminemment social, c'est sans surprise qu'il se mettra, au lendemain de l'indépendance nationale, au service de la libération de l'âme de tout un peuple. A un moment surtout où le pays connaissait un renouveau culturel salvateur à l'initiative de feu Mohamed Boudia, un autre enfant de La Casbah, et de plusieurs mouvements représentant une société civile alors conquérante. 

    Ce n'est donc pas sans raison qu'il optera, après sa sortie des geôles de la soldatesque française, pour la civilisation naissante de l'image. Un moyen d'expression que la caste coloniale a savamment utilisé pour souligner la suprématie de sa superstructure et asservir spirituellement et culturellement la société globale algérienne. 

    D'ailleurs, les premiers films algériens constituent, en quelque sorte, un miroir fidèle, témoin d'une époque effervescente et forcément créatrice où l'Algérien créait l'événement en se libérant du joug colonial d'abord, et en jetant les bases de sa souveraineté culturelle, ensuite. C'est justement la Révolution nationale qui a donné à des cinéastes comme Mustapha Badie l'impulsion idéologique décisive. 

    Une oeuvre aussi marquante que prestigieuse comme La Nuit a peur du soleil a participé pleinement à cette fondation, dès 1965 avec Une si jeune paix de Jacques Charby. La représentation de la Guerre de Libération nationale par l'image a indiscutablement donné à l'Algérie des films de qualité susceptible de rivaliser avec la production cinématographique internationale. 

     

    Une détermination à faire figure de défricheur et de réfractaire 

    Avec La nuit a peur du soleil, le premier long métrage entièrement algérien, Mustapha Badie annonce vite la couleur et sa détermination, à peine contenue, à faire figure de défricheur et de réfractaire. C'est un cinéaste qui a vite compris aussi que sa tâche consistait à ouvrir des brèches dans le dos de nos institutions dominantes, à essayer de dénouer la chaîne des oppressions, à voir et à entendre le travail castrateur d'interdits, d'inhibitions, de refoulements et de leurs séquelles sur des corps, des voix, des discours, des textes, des sentiments et des idéaux. 

    La Nuit a peur du soleil se présente sous la forme d'une fresque historique de 195 minutes, qui retrace les étapes les plus, importantes de la guerre de libération nationale. Bien que très mal accueilli par certains critiques de cinéma, ce film a obtenu un immense succès populaire. 

    Toutefois, cette réussite ne relève pas uniquement du rapport du signifiant aux mélodrames égyptiens et au western. Elle est par ailleurs portée et justifiée par un énoncé des plus efficients où la bourgeoisie terrienne, la voracité des parvenus, la déception de certains révolutionnaire et les alliances tissées entre des officiers de l'ALN et des représentants de la féodalité occupent une place de choix. Pour le critique de cinéma français Claude-Michel Cluny c'est, à l'évidence, une fresque ambitieuse, avec des moments d'éclat, et des pans d'ombre d'où Mustapha Badie faisait surgir un monde compromis, prêt à tout vendre, ou à tout acheter. En dépit de longueurs pas toujours justifiées, estime la même source, la mise en scène était bien tenue en main, et la charge critique, à l'égard de la bourgeoisie avec laquelle la Révolution allait devoir compter, donnaient à ce film un ton assez personnel et vigoureux. Il ne pouvait en être autrement, surtout lorsque le réalisateur concerné tenait à souligner, à propos de son premier long métrage : « J'ai reproduit les choses telles que je les ai vues, j'ai mis en scène des situations telles que les ai senties. J'ai traité cette histoire avec spontanéité. » Après le très discutable La mort de Hassan Terro, ainsi que, cette fois-ci pour la télévision, Le Charlatan, il adapte pour le compte du même média deux romans de Mohammed Dib, L'Incendie et La grande maison qui donneront Al-Harik, en 1976, et Le Suicide, en 1997. 

    Mustapha Badie occupera, par ailleurs, des fonctions administratives, en qualité de directeur des arts audio-visuels, au ministère de l'Information et de la Culture. 

    C'est à ce moment-là qu'il se fera une idée précise sur les intentions réelles du système, s'agissant du devenir du cinéma national. Il retournera à la Télévision algérienne où il s'essaiera à d'autres genres qui seront, cependant, en deçà des prouesses enregistrées par les feuilletons en relation étroite avec l'œuvre de Mohammed Dib. Désabusé et aigri, il ne cachait nullement son indignation, invitant, dans Ecrans du Sud, une émission de Canal Algérie, les cinéastes algériens à accorder plus d'importance à la vidéo dont les coûts de production sont de loin inférieurs à ceux du secteur cinématographique. Le cas échéant, le désengagement de l'Etat aidant, la représentation du peuple algérien par l'image redeviendrait de la compétence de l'autre ... 

    La nuit n'aura plus peur du soleil 
    Par ABDELHAKIM MEZIANI 
    L'Expression vendredi 29 - samedi 30 juin 2001

     

     

    Mustapha Badie
    Mission accomplie

    Le réalisateur de La nuit a peur du soleil et de L'incendie a été porté à sa dernière demeure hier au cimetière de Ben-Aknoun.

    On se croit préparé à recevoir sans chanceler la nouvelle de la disparition d'un être que l'on a aimé, apprécié, admiré ou simplement connu, le sachant atteint d'un mal sévère, la réalité nous prend toujours de court. À la dernière apparition publique de cet homme, dont le nom est indissolublement lié à une production artistique de haut niveau, mais en même temps très proche du grand public, on le sentait très fatigué. C'était il y a quelques semaines, dans ce théâtre qui a vu ses débuts sur les planches, il y a près d'un demi-siècle. L'hommage que lui ont rendu les membres de l'émouvante équipe, avec laquelle il a peuplé La Grande Maison de Mohammed Dib, s'adressait au prodigieux réalisateur qu'il était, cet artiste "colossal" pour reprendre le terme de Chafia Boudraâ, qui a su user de tous les moyens d'expression pour donner la pleine mesure de son génie.

    Pour tous les Algériens, le nom de Mustapha Badie évoque essentiellement ce long métrage tourné en 1964 et présenté deux années plus tard, La nuit a peur du soleil, une fresque historique dédiée aux artisans du retour à la souveraineté nationale, puis l'inénarrable Évasion de Hassan Terro, où il a su tirer parti de la verve et du talent de Rouiched, et, surtout, une dizaine d'années plus tard, l'inoubliable feuilleton télévisé L'incendie, adapté de la célèbre trilogie de Dib. S'il est vrai que ces productions furent autant de grands moments du parcours créatif de Mustapha Badie, elles n'ont représenté que des étapes importantes de l'itinéraire de cet homme-orchestre qui ne saurait se résumer à ces œuvres si prestigieuses et mémorables soient-elles.

    En effet, Mustapha Badie, de son vrai nom Arezki Berkouk, a fait irruption dans l'histoire artistique algérienne dès le milieu des années 40. À dix-huit ans, ce natif de La Casbah d'Alger faisait ses premiers pas dans la réalisation cinématographique avant de bifurquer vers le théâtre qui lui permettait, dans sa forme radiophonique comme sur les planches, de s'inscrire dans l'action nationaliste. Aux ELAK (émissions en langues arabe et kabyle) de

    Radio-Alger, où il réalise des dramatiques, comme à l'Opéra d'Alger où il fait

    partie de la troupe de Mahieddine Bachetarzi, il déploie une créativité inlassable, faisant preuve d'imagination et de professionnalisme. Il sera de ceux qui, en 1957, si l'on en croit ses compagnons de l'époque, procéderont clandestinement, dans les studios de la radio, à l'enregistrement de Qassamen que venait de composer Moufdi Zakariya. Il est certain que son engagement en faveur de la libération du pays ne sera pas étranger à son arrestation en 1957 par les autorités françaises

    et à son incarcération jusqu'à l'indépendance.

    Son retour à la liberté dans un pays libre sera le point de départ d'une nouvelle carrière au cours de laquelle il sera reconnu dans l'univers de la télévision et du cinéma comme un metteur en scène exceptionnel, dont le savoir-faire professionnel, tout d'exigence et de rigueur, se combine avec des qualités humaines de manière à ce que techniciens et acteurs soient toujours heureux de tourner sous sa direction. Hors du plateau, son caractère bon enfant, son humour difficile à ébranler "voisinent" avec une culture solide et un vécu artistique d'une extrême richesse. C'est cette grande culture et la haute idée qu'il se faisait du devoir des hommes de culture de son pays qui l'ont conduit à accepter, à la fin des années 70, la fonction de directeur des arts et lettres au ministère de la Culture et d'y renoncer, trois années plus tard, déçu de n'avoir pu convaincre la hiérarchie de mettre en œuvre l'ambitieux programme de relance qu'il avait proposé.

    Presque septuagénaire, à la veille de l'aggravation du mal qui devait triompher de son extraordinaire vitalité, Mustapha Badie trouvait encore assez d'énergie pour réaliser une dramatique télévisuelle en plusieurs parties. La mort l'aura empêché de donner suite à de nombreux projets dont parlaient encore mezzo voce ses compagnons venus nombreux le conduire à sa dernière demeure hier, vendredi, après la prière du dohr. Des compagnons qui auront beaucoup appris de l'homme et de l'artiste, qui savait faire partager ses enthousiasmes et avait le secret des mots et attitudes qui désignent l'activité des hommes de culture moins comme un métier que comme une mission.

    Puisses-tu reposer en paix, Mustapha Badie et puissent de nombreux jeunes artistes algériens avoir ce feu sacré et cette ambition que tu as eus à cœur de mettre au service de tes concitoyens, au mépris des obstacles et des difficultés.

    M. A.

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